Il manque quelque chose...

Les Trente-Neuf Marches a contribué à faire d'Alfred Hitchcock la légende du cinéma telle qu'on la connait aujourd'hui. En effet c'est avec ce film qu'il a été repéré par les producteurs américains et qu'il a pu travailler outre-Atlantique par la suite.

Le réalisateur aborde ici un thème qui lui est cher, les faux coupables, à travers une enquête tout ce qu'il y a de plus classique : un homme accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis cherche à résoudre le mystère planant autour des Trente-Neuf Marches, une organisation lancée à sa poursuite. Il rencontrera à plusieurs reprises une femme qui l'aidera, à contre-cœur. Cette relation difficile entre les deux personnages principaux fonctionne bien et est à l'origine de quelques gags. Le film essaye de surfer sur la vague de la comédie autant que sur la vague du policier. Si les deux sont réussis séparément, une fois réunis la tension dramatique en prend un sacré coup. Décevant de la part du maître du suspense.

Une bonne partie du film se passe dans les paysages de l'Ecosse, ce qui change des cadres habituels du réalisateur. La traversée de cette région amène quelques péripéties sympathiques et prenantes, mais le fait que le héros ne voie pas plus loin que le bout de son nez nuit à tout cela.

Si ce film s'avère bien en deçà de ce qu'a pu faire Hitchcock, il aura au moins permis au réalisateur d'aller s'épanouir à Hollywood.