Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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On "entre" dans les films de Tarantino et l'on prend part à la jubilation, ou bien l'on reste en-dehors... Pourtant, ce western blanc, où seule la glace est brûlante et où les vents de sable sont remplacés par des tornades de neige, s'ouvre de façon prometteuse. Les bleutés sont superbes, le sens de l'image, de la construction des plans, est indéniable et l'on retrouve avec plaisir la musique du grand compositeur des westerns spaghettis, Ennio Morricone. Une fois le huis-clos refermé sur les personnages, héros ou antihéros, qu'il détiendra jusqu'à la fin, les dialogues se font serrés, tendus, lourds de non-dits et, en tout cela, souvent savoureux. Mention spéciale au personnage de Daisy Domergue (superbe Jennifer Jason Leigh), qui finit en Gorgone couverte de sang, à la fois fascinante et terrifiante, illustrant assez joliment une certaine horreur du féminin.
Mais, film après film, on peut devenir de plus en plus perplexe devant la fascination de ce réalisateur pour les scènes de tuerie réciproque, toute la belle architecture mise en place ne semblant tendre que vers ce point d'accomplissement. L'érotisation de ces scènes, avec les génitoires comme cible privilégiée, est évidente ; ou encore le corps féminin parcouru de soubresauts... Mais ne vous égarez pas : point d'orgasme, si ce n'est celui, entend-on parfois, procuré par une mort violente, puisque l'infortunée drôlesse ne s'agite qu'au bout d'une corde. Le frisson de la mort, administrée dans un bel effet de groupe, est-il à ce point le seul qui trouve grâce aux yeux de ce cinéaste ?
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le 18 juin 2017
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