Un film de Quentin Tarantino est toujours un événement... Et même si celui-ci tombe en plein dans le raz de marée STAR WARS, il est impossible d'échapper à ce huitième ou neuvième film de Q.T. Cet alléchant projet a déjà une histoire avant même sa diffusion... Annulé par Q.T. lui même après une fuite sur son scénario, il a finalement décidé de le faire en y modifiant quelques points... Mais justement cet empressement du à ces différents événements, n'ont ils pas nuit à la qualité de ce western ?
Après l'excellent, l'enivrant western DJANGO UNCHAINED, Q.T. se décide dont à replonger dans ce genre qu'il affectionne... Pour rendre hommage aux vieux westerns qui ont fait l'histoire de ce genre, il décide de filmer en 70 mm comme à l'époque de l'âge d'or et fait appel à Ennio Morricone pour la bande son...Si sa première initiative est bonne et agréable, sa deuxième est plus critiquable. Loin de moi l'idée de critiquer le génie de ce compositeur spécialisé dans les westerns, mais il faut bien avouer que l'une des marques de Tarantino reste sa bande son... Que ce soit celle de DJANGO ou plus encore de KILL BILL ou même PULP FICTION pour ne citer qu'eux, ce que l'on retient de ces films, ce sont des dialogues travaillés et incisifs, de grosses têtes d'affiche performantes, un scénario ciselé et une magnifique bande son... Et là, il faut l'avouer, on ne retiendra pas cet aspect du film comme le plus réussi. C'est même la principale déception... en y ajoutant aussi un scénario paresseux et un rythme encore plus lent qu'à l'accoutumé, Q.T, sans délaisser son style, n'arrive pas à insuffler à son film l'envie de le suivre jusqu'au bout... Bien sûr la distribution et l'écriture parfaite des personnages font que ce huit clos se suit de bout en bout entre éclats de rire et éclats de cervelle, mais les dialogues et les acteurs ne font pas tout... Un film repose sur une histoire, un scénario et si celle ci ou celui ci existe, ne le nions pas, ça reste trop fragile, trop faible pour que le film soit une vraie réussite. Kurt Russell, Samuel L. Jackson, Christopher Waltz, Walton Goggins, Jennifer Jason Leigh... font leur job de fort belle manière ! Mais ils ne peuvent pas sauver le film de cette torpeur scénaristique... Il reste quand même cette maîtrise qu'à Q.T. à raconter ces histoires... Le fait qu'il raconte l'histoire sous forme de chapitres, qu'on découvre tout à l'avant dernier et qu'il nous propose cette petite boucherie jouissive dans le dernier quart d'heure...
Ce qui reste agréable chez lui, c'est de voir du vrai cinéma, avec de vrais acteurs sans fond vert, de vrais paysages et de longs plans enivrants même si par moment, il y va un peu fort sur les somnifères... Bref, son hommage est réussi, son casting aussi, là où ça pèche c'est plutôt sur la réalisation et la bande son... LES HUITS SALOPARDS n'est pas son meilleur film, loin de là, mais il n'est pas aussi le plus mauvais... A voir que si on est sûr de tenir 3h00 devant un film ou il ne se passe pas grand chose pendant 2h30 et que si on aime le bla bla sans fin...

SebastienPierre
6
Écrit par

Créée

le 17 janv. 2016

Critique lue 284 fois

Critique lue 284 fois

D'autres avis sur Les 8 Salopards

Les 8 Salopards
KingRabbit
8

Peckinpah Hardcore

Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...

le 25 déc. 2015

259 j'aime

26

Les 8 Salopards
Sergent_Pepper
7

8 hommes en polaires

On pourrait gloser des heures sur chaque nouvel opus de Tarantino, attendu comme le messie par les uns, avec les crocs par les autres. On pourrait aussi simplement dire qu’il fait des bons films, et...

le 9 janv. 2016

206 j'aime

31

Les 8 Salopards
Velvetman
8

Oh, you believe in Jesus now, huh, bitch? Good, 'cause you gonna meet him!

Crucifiée, les yeux tournés vers une terre enneigée, une statue christique enclavée au sol observe de loin cette Amérique qui subit les cicatrisations cathartiques du clivage des contrées du Nord...

le 6 janv. 2016

143 j'aime

20

Du même critique

À vif
SebastienPierre
7

Jodie Foster : La vengeance dans la peau !

Deuxième rencontre entre Neil Jordan et Jodie Foster… Après Nell, où le réalisateur évoquait la peur d’un monde inconnu, il la dirige dans A vif, véritable drame psychologique sur la peur d’un monde...

le 15 déc. 2013

2 j'aime

Au cœur de l'océan
SebastienPierre
5

Touché... coulé

Ron Howard est l'un des réalisateurs les plus célèbres des Etats Unis... Ayant commencé sa carrière comme acteur (HAPPY DAYS), il a vite compris que sa carrière serait derrière la caméra... On lui...

le 5 janv. 2016

1 j'aime