Huitième film de Quentin Tarantino, The Hateful Eight avait la lourde tâche de devoir passer après l'excellent Django Unchained, sorti 3 ans plus tôt.
Pourtant le pitch de ce nouveau film réunissant Samuel Jackson, Kurt Russel, Walton Goggins & co dans un chalet au fin fond du Wyoming, et ce alors que règne une tempête de neige à l'extérieur, était plutôt excitant.


Dans les faits, les 2h47 pourraient s’avérer un peu longuettes pour certains. Comme souvent avec Tarantino, ça démarre tranquillement, on pose le décor, les personnages, sans trop savoir où cela va nous mener. Mais comme toujours, l'ensemble monte lentement mais sûrement vers le point de non retour.


Le point fort du film est sûrement son atmosphère et son cadre plutôt inhabituel, le contexte post-guerre de Sécession notamment, est intéressant. Les dialogues badass restent plutôt savoureux et la prestation globale des acteurs est convaincante, même s'ils surjouent, mais c'est un peu le deal dans un film de QT.
Alors pourquoi cette review un peu tiède? Le rythme peut-être, une narration assez linéaire, le scénario également, relativement convenu même si le suspense est assez bien préservé, via une partie de poker menteur qui tient la route. Et puis les personnages ont tendance à manquer de profondeur, tous semblent avoir un lourd passé mais c'est trop peu palpable. Certains sont même sous-exploités comme Oswaldo Mobray qui aurait pu être bien plus intéressant qu'il ne l'est dans le film.
Puis quand QT dénonce, le racisme notamment, c'est fait de manière lisse et sans génie.
Et quand vient enfin le moment de faire couler l'hémoglobine à flots, on a presque l'impression que c'est pour faire plaisir à la fanbase plus qu'autre chose.


Pour citer le grand Norman Thavaud, Les 8 Salopards (c'est vraiment nul comme traduction non?) "c'est un peu Quentin qui fait du Tarantino". Pas trop de surprises, pas trop de moments vraiment marquants mais le résultat reste plaisant, essentiellement pour le cadre du film et un sens de l'esthétique toujours présent.
Dommage que le génie qui avait réalisé Pulp Fiction ou Django Unchained (pour ne citer qu'eux) n'ait pas été frappé par la grâce cette fois-ci.
Les fans de QT devraient pour la plupart y trouver leur compte malgré tout, mais ce n'est clairement pas ce film qu'on retiendra de lui.

billyjoe
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le 14 janv. 2016

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Billy Joe

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