Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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le 25 déc. 2015
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Le carré des images qui bougent s'illumine comme les yeux des spectateurs friands de westerns. La pensée s'égare vers d'autres pellicules "Le bon la brute et le truand", "Il était une fois la révolution" , le dos s'enfonce avec douceur et plaisir dans le moelleux du fauteuil...Paré au décollage. Le film démarre alors par de superbes images de paysages gelés qui font penser à "Jeremiah Johnson" et à 'Into the wild". La musique qui les accompagne embarque aussi et on reconnait quasi immédiatement la griffe de Ennio Morricone. Dès le début c'est l'immersion jusqu'à l'arrivée à la taverne, pardon à la mercerie et là on comprend presque tout de suite ce qu'il va se passer quand Samuel L Jackson parle à ce mexicain dans l'écurie. Mais ça n'est pas grave. Le huis clos s'installe.
Huit persos ou huit salopards (plus un dans la cave !) représentant chacun une facette de l'Amérique sont en présence et vont s'affronter.
1 Le noir qui veut sa vengeance mais aussi qui se défend Il se bat contre les blancs avec haine et voracité. Il est l'incarnation des black panthers et le digne représentant de Malcom X.
2 Le chasseur de primes plutôt violent mais pas vraiment méchant ni raciste. Il incarne le besoin de justice et veut faire pendre les criminels quitte à prendre des risques.
3 La méchante criminelle sans foi ni loi prête à toutes les violences pour réussir. Sans sexisme aucun on peut se demander pourquoi l'auteur a choisi une femme pour incarner le pire personnage. Peut être elle n'est elle pas assez mise en avant ou pas assez bien jouée car elle le mal personnifié et cela ne transparaît pas assez.
4 Le général sudiste qui incarne l'Amérique raciste battue mais qui n'a pas baissée les bras. Il incarne la violence des blancs et le KKK qui connut son heure de gloire dans les années vingt.
5 Le soldat raciste qui ne l'est peut être pas alias Mannix. Il incarne la bêtise et la stupidité des gens qui suivent des causes sans les comprendre. C'est le seul qui va évoluer dans le huis clos. Il va fraterniser avec son ennemi noir et l'aider dans sa lutte contre le mal.
6 / 7 / 8 Les hommes de main ou "hommes de paille" que les chefs brûlent quand ça va mal pour se protéger. Ils essaient de s'en sortir, le racisme n'est qu'un prétexte, ils s'en foutent. Ils seront utilisés au maximum par leur chef et sacrifiés sans remords si le besoin s'en fait sentir.
Huit salopards s'affrontent et aucun n'en réchappera. Le verdict est pessimiste. Tarantino ne croit pas à la bonté des hommes. Il les montre dans leurs pires instincts ultra-violents.
Le sang coule à flot comme dans le côté obscur de notre monde régit par l'argent, le pouvoir et les armes.
Bien sur on se doit d'aimer ce film pour l'évasion qu'il propose mais aussi pour ce qu'il représente : une image réaliste d'une Amérique bâtie sur la violence et le racisme. Malgré ce triste constat Quentin Tarantino insuffle une touche d'humour et cette patte un peu surréalistico débile qui accompagne les morts à l'image d'un "Pulp Fiction".
On peut juste regretter quelques longueurs au début du huis clos et le côté sordide, vindicatif de la vengeance de Samuel L Jackson qui dévalorise son personnage.
Une fois encore bienvenue dans le joli petit monde tout rose de Quentin Tarantino.
Créée
le 20 nov. 2020
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