Tout ça pour une fille. Quasiment trois heures de film, trois heures pour finalement traiter de manière superficielle l'histoire d'une damoiselle attendu par une corde à noeud coulant à Red Rock. Le chasseur de prime l'ayant intercepté, dit le bourreau (à ne pas confondre avec le vrai bourreau ?), la laisse en vie le temps du trajet jusqu'à Red Rock afin qu'elle soit pendue, comme à son habitude car après tout "personne n'a dit que ce métier doit être facile". Il est donc possible d'approfondir les traits de ce personnage, Daisy Demorgue, qui au demeurant semble être l'élément central qui lie les salopards entre eux, comme le laisse entendre certains dialogues. Mais non Tarantino a décidé qu'un cliché de fille tordue suffirait amplement et on se dit qu'après tout on a du réver. Son personnage est donc complètement eclipsé par les 7 autres salopards ce qui est dommage étant donné les évènements de la seconde partie du film qui semblent sortir de nul part, mais symptomatique de l'ensemble du film. Il y a bien une énigme digne d'un Cluedo à un moment (je crois) mais l'on se noit dans des dialogues passionnants sur la Guerre de Sécession ou alors à essayer de comprendre la cohérence de l'ensemble des comportements de chaque personnage. Tarantino a tout de même eu la délicate attention de glisser un entracte entre les différents chapitres de son film. Oui parce que les références à des oeuvres cinématographiques d'autres réalisateurs c'est terminé. Tarantino découpe son film en chapitres et ce en référence à un (des) grand film Kill Bill de Tarantino. Vive l'autosuffisance. Le film n'est toutefois pas médiocre. La musique, la nigga attitude, le fait que pour une fois on ressent une vraie liberté à choisir lequel des salopards on va garder au fond de notre coeur (si vous cherchez un gentil le titre the Hateful eight devrait vous mettre sur la piste) la retranscription minutieuse de la guerre de Sécession, les rires nerveux étrangement communicatifs des personnages, l'ironie du speech d'un bourreau anglais sur la justice et la violence gratuite font qu'on passe un bon moment. Mais teinté de l'amertume du "ça aurait carrément pu être mieux".

Clara_Princ
6
Écrit par

Créée

le 18 janv. 2016

Critique lue 255 fois

4 j'aime

Clara_Princ

Écrit par

Critique lue 255 fois

4

D'autres avis sur Les 8 Salopards

Les 8 Salopards
KingRabbit
8

Peckinpah Hardcore

Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...

le 25 déc. 2015

259 j'aime

26

Les 8 Salopards
Sergent_Pepper
7

8 hommes en polaires

On pourrait gloser des heures sur chaque nouvel opus de Tarantino, attendu comme le messie par les uns, avec les crocs par les autres. On pourrait aussi simplement dire qu’il fait des bons films, et...

le 9 janv. 2016

206 j'aime

31

Les 8 Salopards
Velvetman
8

Oh, you believe in Jesus now, huh, bitch? Good, 'cause you gonna meet him!

Crucifiée, les yeux tournés vers une terre enneigée, une statue christique enclavée au sol observe de loin cette Amérique qui subit les cicatrisations cathartiques du clivage des contrées du Nord...

le 6 janv. 2016

143 j'aime

20

Du même critique

Mario Kart 8
Clara_Princ
5

Jusqu'au bout de l'ennui

Au risque de me faire lapider par les fanboys de Nintendo et plus particulièrement les fans de cette licence, j'ai trouvé, en jouant à ce jeux, une sensation d'ennui profond que je n'avais plus...

le 25 sept. 2015

4 j'aime

6

The Tourist
Clara_Princ
1

Juste assez nul pour passer une soirée naze mais pas assez kitsch pour en rire

A mon humble avis ce film est un nanar qui manque de kitsch. Qui plus est RIEN absolument rien ne le sauve pas même Depp (désolée pour les fans). Un mauvais pressentiment nous tenaille dés la...

le 26 oct. 2016