Je me suis installée avec délice dans mon siège pour découvrir le 8ème opus de Tarantino, persuadée que j'allais passer un bon moment de cinéma et enfin rire de bon coeur, car par les temps qui courent hein... Ben, non, dès le début j'ai trouvé ça long, très long. Certes quelques beaux plans en extérieur mais le grain de folie qui habite d'habitude jouissivement ses personnages, ne fonctionne pas trop là. Certes Samuel L Jackson lance quelques regards bien sentis mais on reste sur sa faim. Voir Jennifer J Leigh se prendre une torgnole dès qu'elle ouvre la bouche devient vite lassant voir pénible. Le huis (8?) clos entre les 8 personnages offrait des perspectives scénaristiques que le réalisateur exploite finalement très peu, se contentant d'opposer les personnages 2 à 2. Finalement je ris très peu, les dialogues qui d'habitude dans ses films font vraiment mouche, tombent à plat. La mise en image de l'anecdote de la pipe dans la neige en flash back est une erreur de scénario. Ca vient alourdir encore le récit et ça nous sort du huis clos auquel on est somme toute péniblement arrivés.
Une fois à l'intérieur les personnages deviennent tous assez détestables, Tim Roth qui fait du Christopher Waltz à fond aurait mérité de mourir le premier. Finalement on est satisfait que personne n'en ressorte vivant car on se sent déçu et frustré à la fin de l'expérience. Il ne serait pas devenu un peu mégalo Tarantino? A vouloir filmer en 70mm et à convoquer pour la bande son le génial Ennio Morricone, il se prend pour Clint mais bon c'est raté, les chient aboient et la diligence pour Red Rock passe, circulez, y'a rien à voir. Un coup pour rien.

DorisButtignol
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le 25 janv. 2016

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DorisButtignol

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