Après Django Unchained et trois années d'attentes fortes en rebondissements (fuite du scénario et sa lecture au Ace Hotel Theatre de Los Angeles, annulation du tournage..) Quentin Tarantino nous laisse enfin apprécier son ''petit'' dernier : The Hateful Eight ou les 8 salopards, western sanglant au fond hivernal tourné en 70mm à Telluride, en plein cœur des Rocheuses du Colorado.


Cette nouvelle perle tarantinesque prend donc place après la guerre de Sécession, dans l'état du Wyoming et plus précisément sur la route enneigée de Red Rock où une diligence dans laquelle John Ruth (Kurt Russell) dit ''Le Bourreau'' conduit à la pendaison sa prisonnière, Daisy Domergue interprétée par Jennifer Jason Leigh que vous avez notamment pu découvrir dans la série Weeds.
Surpris par le blizzard, Ruth et Domergue trouvent refuge dans la mercerie de Minnie aux côtés de Chris Mannix (Walton Goggins) nouveau shérif de Red Rock et le Major Marquis Warren (Samuel Lee Jackson) ancien soldat chasseur de primes, rencontrés sur leurs route.
Arrivés à la mercerie, le Marquis s'étonne de l'absence de Minnie tandis que quatre personnages pour le moins intrigant font place : Oswaldo Mobrey alias ''le court sur pattes'' (Tim Roth), Joe Gage (Michael Madsen), le Général Sandy Smithers (Bruce Dern) et Bob, le mexicain (Demian Bichir).


S'ensuit alors un huit clos claustrophobique où le dialogue construit littéralement le suspens et tout comme son prédécesseur, Reservoir Dogs, il s’agira de savoir qui est la taupe, en d'autres mots, qui va tenter de sauver Domergue ?


8 salopards symboliques pour ce huitième film et pas n'importe lesquels puisque Tarantino s'entoure d'une fine équipe ayant participé à ses plus grands succès, comptons parmi elle Samuel Lee Jackson, que l'on avait pu voir dans Django Unchained ou Pulp Fiction, Tim Roth et Michael Madsen, touts deux connus pour leurs rôles dans Reservoir Dogs ou encore Kurt Russel et Zoe Bell (interprétant ''Six Horses Judy'') que l'on avait pu apprécier dans Boulevard de la Mort en 2007.


La justesse scénaristique et esthétique de l’œuvre en cinq chapitres de Tarantino l'inscrit directement au rang de l'un de ses long métrage le plus aboutis. Une réussite qui n'est pas sans compter le talent de dialoguiste du réalisateur et l'utilisation brillante du 70mm, oublié depuis les années 1960 avec lequel on obtiens un format très large, nous offrant ainsi des scènes extérieures uniques et des scènes intérieures saisissant en détail l'espace et sa lumière.


L'authenticité et le charisme du jeu des acteurs sont en harmonie parfaite avec le décor qui les entoure : rustre, mystérieux et cinglant. On y reconnaît d'ailleurs cette patte tarantinesque lors des dialogues théâtraux à la fois tragiques, brutaux et comiques tel que l'échange culte entre le Major Marquis et le Général Sandy Smithers.


Petit aparté sur Walter Goggins alias Chris Mannix, que l'on avait pu découvrir dans Django Unchained, nous prouvant ici sa capacité à jouer de grands rôles, il forme un duo parfait aux côtés de Samuel Lee Jackson.


Un énième exploit du réalisateur dont on ne doutait pas une seconde et très certainement l'un des meilleurs. Le cinéma de Tarantino n'a rien perdu de son énergie depuis le début des années 1990, bien au contraire.

Viny_Green
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le 12 avr. 2016

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