Selon l'adage bien connu qui prétend qu'à trop embrasser on étreint mal, le film souffre d'un trop-plein de sujets (la famille, l'amour, la maladie et le deuil, autant de thèmes lourds et maintes fois traités), d'une mise en scène terriblement lisse et apprêtée, multipliant les plans flous et ralentis dans des tonalités grises qui finissent par emmitoufler le tout dans un charmant cocon au cœur duquel hélas on ne nous laisse guère pénétrer. Tout ceci transpire les bons sentiments tapis derrière des dialogues creux qui voudraient jouer le décalage, le second degré, voire la dérision. Â l'inverse, on a droit à une avalanche de clichés et de séquences tièdes qui aboutissent à la paix et à la réconciliation avec en ligne de mire la création d'une nouvelle cellule familiale recomposée. C'en devient tellement lisse, consensuel et gentil – dans son acception la plus péjorative – que l'ennui et l'agacement gagnent.
On ne dépasse jamais les codes du bon petit téléfilm distillant une émotion à deux balles en restant à la superficie de personnages si conventionnels et prévisibles qu'ils ne peuvent retenir la moindre attention durable.