Pas Bonnie et pas Clyde.

Premier film de David Lowery, Les amants du Texas démarre sous les meilleures auspices ; un couple, venant tout juste d'apprendre qu'ils vont être parents, décident de braquer une maison. Sauf que ce couple, joué par Rooney Mara et Casey Affleck, se font arrêter, et le dernier va aller en prison, apprenant dans ce même lieu la naissance de sa fille. Il va ensuite s'évader, et la mère va se rapprocher d'un policier.

Ce n'est visiblement pas l'action qui intéresse le réalisateur, filmé souvent dans la pénombre, mais la relation lointaine entre celle qui n'est pas en prison, et qui veut refaire sa vie, et celui qui est enfermé entre quatre murs, qui veut la rejoindre elle et sa fille qu'il ne connait pas. C'est plus un film d'atmosphère, qui rappelle énormément le Terrence Malick de La balade sauvage. On y pense, aussi bien par l'endroit, la description d'une Amérique rurale qui rappelle l'Americana, et bien entendu ce couple de braqueurs. Mais ici, c'est plus à un ennui poli dont j'ai été confronté, avec un énorme problème de postsynchro sur les acteurs, qui semblent tous parler dans leur barbe, aussi bien Casey Affleck que Ben Foster, jouant le policier avec une grosse moustache. Heureusement que les sous-titres existent, car le son est souvent problématique dans le film, en plus des accents texans à couper au couteau.
Je parlais de l'ennui, car ça semble par contre caricaturer Tree of life, avec ces plans de Rooney Mara se baladant pieds nus, parlant sans cesse en voix off. Dommage, car la photo du film est très soignée, même si ça cause une petite incohérence, car j'ai longtemps cru que ce film se passait dans les années 30, à cause leurs tenues vestimentaires. Il semble qu'on soit dans les années 1980, période à laquelle David Lowery semble attaché si on en juge par son film suivant, Peter et Elliott le dragon, que je trouvais bien plus réussi d'ailleurs.

C'est un premier film, sous forte influence Malickienne, mais on ne touche pas à un génie comme ça.