Après une série de films qui ont définitivement placé Pedro Almodovar dans l'histoire du cinéma (de Tout sur ma mère à La piel que habito), au point qu'il représente à lui seul l'Espagne, celui-ci a voulu revenir à quelque chose de plus léger, provocant, dans l'esprit de ce qu'il faisait dans les années 70-80.
L'introduction avec Penelope Cruz et Antonio Banderas donne le ton : ça ne sera pas sérieux. C'est l'histoire d'un avion de ligne qui tourne autour de l'Espagne en espérant atterrir à la suite d'un problème mécanique. En attendant, l'équipage et les voyageurs doivent tuer le temps, mais comment ? Soit par la diversion des stewards, à travers une formidable scène sur fond de I'm so excited des Pointers Sisters, soit en droguant les passagers pour qu'ils s'endorment, ou alors s'envoyer en l'air. Car si l'avion doit exploser et les passagers mourir, autant le faire en prenant du bon temps une dernière fois !
C'est aussi un film où la dimension homosexuelle est très présente, mais souvent dans un ton potache, les acteurs n'hésitant pas à en faire des tonnes pour notre plaisir. Par contre, les scènes dites au sol sont loin d'être réussies, notamment avec le téléphone qui tombe dans un sac, et il faut dire qu'en fin de compte, il ne se passe pas grand-chose de palpitant ; faut-il aussi y voir dans le film une métaphore sur la situation économique actuelle de l'Espagne ?
Je ne suis pas spécialiste de Pedro Almodovar (quelques films vus), mais Les amants passagers sonne clairement comme une petite distraction, une légèreté avant quelque chose de plis grand : il faut vraiment le prendre comme ça.