Les Amours imaginaires par Neil
Dès les premières minutes, impossible de ne pas penser à l’inévitable rapprochement avec le cinéma d’Honoré et son acteur fétiche Garrel tant les thèmes cher au réalisateur et la beauté de Niels Schneider s’y rapportent. Et au vu de la dernière scène avec Garrel lui-même en faux jumeau, on y verrait presque un hommage voulu de Dolan.
J’ai un peu enduré la première demi-heure je dois dire, un peu trop surfait j’ai pensé, un peu trop contemplatif : trop de lenteurs lourdes, exagérées et inutiles me suis-je dit. Celui-ci ne passera par moi. Etouffant, en un mot. Et puis au fur et à mesure du film, j’ai trouvé du sens à cette pression, à cette asphyxie presque, et je trouve au final qu’elle sert très joliment l’histoire et qu’elle lui sied à merveille. La caméra de Dolan est plus assurée que dans le premier film et nous offre de bien jolis moments, de très belles images et les répliques peuvent se faire juteuses. Mention spéciale à la scène de retrouvailles entre le duo de choc et le bel apollon : courte et délicieuse, juste ce qu’il faut.
Le réal québécois arrive à nous faire apprécier des personnages à la fois insupportables et touchants, notamment Marie : sa bouche, ses mimiques pincées, ses intonations appuyées, son malaise, son amour pour le vintage, ses lieux communs sur la clope et les cuillères. Oui, insupportables mais tout à fait touchants.
Il me semble que c’est là tout son art à Dolan : rendre beau et digeste l’exaspérant.