Les Amours imaginaires par Sophia
Récit somme toute ordinaire d'amours illusoires tissé comme une conversation autour d'un thé accompagné de biscuit, le film se construit ainsi, avec quelques uns livrant leurs expériences amoureuses douloureuses, récit de rupture, d'oubli, de désillusion, pendant que Dolan construit la valse de ses amoureux éconduits ignorant être le jouet d'un bellâtre, ne résistant pas une seule seconde à ses lumières, point méfiant, pourtant ils sentent déjà le parfum amère de la désillusion. Touchant, poétique par moment, le film se déroule comme un conte moderne, où les images évoquent une sensualité surfaite, une beauté éphémère, un sentiment amoureux déjà trahi, tout est beau et magnifique et pourtant cela a un goût de pourriture, de moisissure comme si le beau fruit était pourris à l'intérieur. Balade qui sent bon le parfum d'une jeunesse pleine d'illusion et de douleur, qui se meurt d'un amour trop beau pour être vrai, récit fort joli d'être se cherchant, encore adolescent pensant ressentir le vrai drame. Très esthétisé le film nous plonge dans l'univers de ces deux dandy, plein de couleur, de musique composé de reprises de vieux morceaux, plein de paillette mais creux, vide à l'intérieur. Ces deux là sont entourés pourtant, aimés, mais ils ne voient pas ce qu'ils ont, ils ne voient que ce qu'ils désirent, l'inaccessible, ce qui causera leur perte, ce qui provoquera leur chute. Récit qui pourrait sembler très hipster et très adolescent, il l'est terriblement, mais le contrepoint apporté par les aveux d'inconnus, et le regard qu'y porte le metteur en scène sème le trouble, artificiel ou profond? Tel est à vous de juger en tout cas subtil et rêveur, il l'est assurément.