Je commence par dire (ou)vertement que je déteste le parti pris esthétique, camera à l'épaule, de ce film. Je vois ROUGE!
Ce n'est pas que je n'aime pas, je déteste... cela me donne le tournis, voire la nausée. C'est une affaire de goût, impossible de me faire avaler des coups l'oeuvre les amis.
Entre autre chose ce qui titille aussi mon réflexe émétique c'est la façon dont le sujet du film est traité .Ce n'est déjà pas un sujet facile mais se retrouver dans un univers de jeunes perdus qui fument et qui boivent, je trouve cela malsain, cela dit, cela fait aussi partie du postulat du film, proposer une histoire qui tourne mal et qui frelate. Cela m'a vaguement rappelé l'esprit Gus Van Sant...
très peu pour moi.
J'ai trouvé le film plutôt vulgaire dans son ensemble, mais je sais,je sais, je suis une réactionnaire et non une raie-actionnaire (pardon...pardon).
Ce sont là les cinq étoiles perdues....
MAIS...rendons à Xavier ce qui est à Dolan et essayons de brosser une critique la plus objective possible en expliquant les cinq étoiles gagnées, ou laissées gracieusement.
Déjà le casting est vraiment bien choisi. Les acteurs sont beaux, les couleurs sont chatoyantes et les petits passages musicaux qui mettent en scène les émotions profondes des personnages sont particulièrement à l'image de ce que peuvent ressentir les êtres de chair englués dans des relations amoureuses délétères.
Le film se base sur les illusions qui font de nous des êtres faibles et auxquelles nous sommes tous confrontés au moins une fois dans notre vie amoureuse, amicale, ou professionnelle.
Le désir est présent, crument présenté comme source de souffrance dans une vérité exposée dans toutes ses facettes que l'on ne peut nier.
La fin montre que la boucle ne se la boucle pas et que le recommencement est un vrai loop auquel sont soumis Francis et Marie qui n'examinent sans doute pas assez à la loupe leurs chemins intérieurs désertiques.
En cela je trouve le film intéressant, Nicolas représente à lui seul, l'inatteignable, la douce chimère qu'on aime entretenir et qui nous tient en laisse plus qu'on la domine et qui finit par lasser, voire révulser, jusqu'à ce qu'un nouvel oeuf éclose et fasse naître un nouveau "monstre de perversité narcissique".
Bon pourquoi pas? Personnellement ce n'est pas mon trip ce genre d'oeuvre, mais je comprends qu'elle puisse plaire, attirer et faire couler beaucoup de caractères sur SC (la preuve, j'en fais partie).
A noter qu'en matière d'amours triangulaires, j'ai Ô combien plus aimé le splendide Jules et Jim de Truffaut.