Les Anges déchus par Teklow13
J’aime beaucoup la première demi-heure, car Wong-Kar-Wai se libère totalement des règles de narration pour tisser une toile rêche mais sensuelle dans laquelle il enveloppe des petites fourmis qui courent dans tous les sens.
Le cinéaste dresse un portait abstrait, esthétisant, mais d’une vivacité et d’une frénésie incroyable, du Hong Kong nocturne, en caressant le parcours de quelques personnages piochés au coin d’une rue ou dans un hôtel miteux.
C’est dans ces instants-là, quand le cinéaste travaille une forme malléable, clinquante mais libre et folle, que le cinéma de WKW est le plus beau. Lorsqu’il se permet toutes les fulgurances possibles.
Malheureusement ça ne tient pas jusqu’au bout. Petit à petit il s’ordonne, la narration éclatée retrouve une cohérence et suit réellement quelques personnages qui trimbalent leurs errances, leurs doutes, leurs folies. Ce n’est pas mauvais, mais ça m’intéresse moins. Dommage.