Le premier opus des Animaux fantastiques ne m’avait déjà pas énormément impressionnée, et le second continue sa lente descente vers le médiocre. Si on pouvait pardonner au premier ses maladresses, le personnage de Norbert Dragonneau avait un côté attachant. Ici il devient de plus en plus fade, relégué derrière la présence beaucoup charismatique de Dumbledore ou Leta Lestrange.


Les personnages ne sont pas forcément bien écrits, ni joués. Il n’y a pas vraiment d’alchimie entre le duo principal, et Grindelwald lui-même manque de charisme. Les passerelles avec le reste de l’univers d’Harry Potter virent assez rapidement au fan service balourd et forcé, comme l’introduction de Nagini du côté des « gentils », une nouvelle venue de la famille Lestrange, Mc Gonagall jeune déjà à Poudlard, ou encore Nicolas Flamel. Le film se déroule de plus en plus sur le mode du « ah mais oui, ça c’est dans tel film/livre de Harry Potter… ».


Et ce recours à la référence omniprésente prend du temps, trop de temps. A tel point qu’on voit encore moins d’animaux fantastiques, et qu’ils ne sont plus du tout incroyables. On a deux espèce de félins, qui en dehors de miauler/rugir et courir, n’ont que très peu de pouvoirs et ne servent pas à grand chose. L’intérêt de Norbert Dragonneau était d’être un sorcier qui recours peu aux sorts et à la magie, pour utiliser à bon escient ses animaux. Ici peu d’animaux, et quasiment aucune magie, uniquement du mouvement et de l’agitation.


Mon autre problème est le rythme, très mal maitrisé : le début est très long et un brin niais et la fin est bâclée. On introduit beaucoup de personnages mais très rapidement, car on sait qu’il y encore 3 films pour s’en servir. Au global, la technique n’est pas à la hauteur, les décors sont plutôt pauvres et grisâtres, les animaux fantastiques sont loin d’être aussi aboutis que dans le premier volet. Le personnage de Nicolas Flamel est grotesque, son maquillage et ses prothèses font pitié, et je ne comprend toujours pas le chara-design personnage de Grindelwald, complètement anachronique. On commence vraiment à sentir le côté yes-man de Dadvid Yates, qui n’arrive pas à insuffler de la personnalité à son film.


Et c’est dommage, car Les Animaux fantastiques voulaient proposer un univers de saga plus sombre, plus adulte, relié avec l’Histoire, la vraie. On parle montée du fascisme, ségrégation, surveillance outrancière, amis aussi de thèmes plus intime comme la culpabilité, la filiation. Mais ces bons points sont complètement enterrés par le manque de rythme du scénario, le fan-service et la création de failles de cohérences dans l’univers original.

AlicePerron1
4
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le 19 nov. 2018

Critique lue 187 fois

Alice Perron

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