Les Aristochats
7.2
Les Aristochats

Long-métrage d'animation de Wolfgang Reitherman (1970)

Les Aristochats (The Aristocats) est un très bon long-métrage d'animation produit par les studios Disney, réalisé par Wolfgang Reitherman, écrit par Larry Clemmons, Ken Anderson, Julius Svendsen, Frank Thomas, Vance Gerry, Eric Cleworth et Ralph Wright d'après Tom McGowan et Tom Rowe qui met en scéne une chatte nommée Duchesse vit avec ses trois chatons, Marie, Toulouse et Berlioz, dans la demeure d'une ancienne chanteuse d'opéra, Adélaïde Bonnefamille une riche vieille dame décide de changer son testament ou ses dernières volontés, sont que toute sa fortune vienne à ses chats jusqu'à leur mort puis elle ira au majordome de la maison, Edgar.... Le dernier film d'animation des studios Disney qui sonne une nouvelle ère... et pas réellement la meilleure (ceux des années 70 et 80 comme Robin des Bois ou Bernard Bianca pour le meilleur...) et encore moins la pire (tout ce qui va suivre comme produit d'animation a nos jours....)
Si Les Aristochats est le symbole d'une nouvelle ère de productions chez Disney, le film poursuit, en revanche, la tradition des castings impeccables, car Disney, même sans Walt, conserve le secret des personnages attachants !
Aux touts premiers rangs de la scène, les trois chattons, Marie, la jeune chatte banche, Berlioz, le chaton noir et Toulouse, le petit roux, signent une prestation remarquée, toute en émotions. Ainsi, si Berlioz a un caractère nettement monodimensionnel, les deux autres ont une personnalité franchement prononcée. Toulouse est, en effet, le petit caïd de la bande, téméraire, audacieux et prêt à toutes les expériences. Marie, au contraire, est, elle, la petite lady du groupe, affichant, en surface, de bonnes manières mais toujours partante pour faire des bêtises, en prenant bien le soin de ne jamais risquer d'être rendue responsable des mauvais tours qu'elle fomente. Sa popularité est clairement supérieure à ses frangins tant elle est parvenue à se démarquer d'eux pour devenir, seule, une égérie des studios Disney, en particulier sur le marché nippon.
La maman des trois chatons, Duchesse, est un personnage typique de la gente féminine vue d'une prisme disneyen. A la fois distinguée et douce, elle est une aristocrate raffinée, dotée d'un vrai sens de la famille et d'une profonde bonté. Elle sait, sans jamais faillir, garder son sang-froid, tout en étant parfaitement lucide sur le monde qui l'entoure. Pour la petite histoire, la voix de Duchesse est assurée dans la version originale par l'actrice d'origine hongroise, Eva Gabor : les animateurs, pensant, à raison, que le public américain ne ferait, au final, pas la différence avec l'accent français, seule la sonorité européenne comptant.
Walter Giuseppe Désiré Thomas O'Malley de son vrai nom est le héros masculin du film. D'un caractère débonnaire, plutôt solitaire, il va, peu à peu, tout au long de l'histoire, abandonner sa condition de chat de gouttière individualiste pour se muer en bon père de famille. Duchesse, comme le public d'ailleurs, tombe littéralement sous le charme de ce Don Juan félin. Pour autant, le personnage subit les foudres de la Critique qui lui reproche d'être un simple copier-coller de Baloo du (Le) livre de la jungle dont il épouse le caractère et reprend même la voix (Phil Harris). Difficile, il est vrai, de ne pas voir en lui, les premiers signes de la paresse artistique qui va engluer les productions Disney pendant plus dix ans victimes d'une politique pitoyable, oubliant l'ambition et la créativité des grandes heures...
Edgar, le méchant majordome de Madame de Bonnefamille, est assurément la grande déception des (Les) Aristochats. Il n'a pas, à l'évidence, ni la capacité, ni l'envergure des vilains légendaires de Walt Disney que Cruella ou Sher Khan ont récemment sublimés. Si ses intentions sont claires, elles ne le rendent, en effet, curieusement, à aucun moment, dangereux. Il n'est, ainsi, jamais en capacité d'être pris au sérieux. Seule, en fait, son animation brille et le sauve d'un zéro pointé, grâce notamment à l'excellent travail de John Lounsbery et Milt Kahl. La fadeur du méchant de service est d'autant plus grande que la panoplie de personnages secondaires est réussie.
Madame de Bonnefamille est, en premier lieu, terriblement attachante, de par son amour pour les chats.
Roquefort, ensuite, est une énième souris dans la ménagerie Disney. Son apparence se démarque toutefois de ses consœurs par un corps mince et frêle et des yeux représentés par un simple point. Sa voix est, par contre, fidèle aux habitudes du studio et interprétée par Sterling Halloway. La version française procède de la même façon et lui attribue un doubleur disneyen parmi les habitués, le talentueux Roger Carel.
Les Scats Cats, une bande de cinq chats jouant du jazz, réussissent, quant à eux, leurs entrées dans la galaxie des personnages de la firme de Mickey. L'orchestre est, en effet, mené habilement par Scat Cat, qui, jouant de la trompette comme Louis Amstrong (auquel il devait d'ailleurs, à l'origine, emprunter la voix !), est doublé par Scatman Brothers, un grand spécialiste de l'improvisation outre-Atlantique. Les autres chats sont, eux, moins détonants, juste représentés par des accents et origines différents. Il y a ainsi un anglais, un russe, un chinois et un italien. Ils se découvrent tous lors d'une des meilleures scènes du film, faisant un numéro bluffant à l'occasion d'une chanson mémorable, Tout le monde veut devenir un cat.
Deux duos sont, enfin, à l'origine des séquences les plus amusantes des (Les) Aristochats. Les deux oies, Amélia et Amélie, bien que ne servant en rien l'intrigue, donne, en effet, une leçon de natation drôle à souhait tandis que les deux chiens Napoléon et Lafayette (empruntant le nom de militaires français très connus aux Etats-Unis !) ont, eux, pour mission de railler la gente militaire, habitude prise chez Disney depuis les années 60. Le chef Napoléon est - bien sûr - le plus bête et snobe sans cesse les avis de son second, Lafayette, de loin beaucoup plus futé. Leur première scène contre Edgar est tellement réussie sur le chapitre de l'humour que Wolfgang Reitherman leurs accorde un deuxième passage dans le long-métrage, toujours aux prises avec le funeste majordome...
out comme sa galerie de personnages, Les Aristochats affiche une bande-son digne de la réputation des plus grands Disney. Composée avec sobriété par George Bruns, la musique donne, en effet, au long-métrage une ambiance idéalement choisie. Elle accueille, ici et là, des ritournelles toutes plus réussies les unes que les autres. Terry Gilkyson compose, ainsi, la chanson aux sonorités "music-hall" Thomas O'Malley tandis que Flyod Huddleston et Al Rinker signent à deux mains l'un des tubes du film, Tout le monde veut devenir un cat, qui, avec ses relents jazzys est, à l'époque, le titre le plus rythmé jamais réalisé pour un film d'animation. Enfin, Richard M.Sherman et Robert B.Sherman livrent deux morceaux remarquables, Des gammes et des arpèges ainsi que la chanson générique... chanté par le grand Maurice Chevalier.
Les Aristochats reçoit un accueil mitigé de la Critique qui lui reproche clairement son manque d'imagination artistique et d'ambition technique. Le public lui n'en a cure et réserve un succès triomphale au film des deux côtés de l'Atlantique. En France, il est à l'origine de files d'attente interminables devant les cinémas. Il dépasse ainsi les douze millions d'entrées. Aux États-Unis, son score est tel qu'il a droit à deux ressorties en salles, en 1980 et 1987. Au fil du temps, la Critique se ravise et accorde à ce Grand Classique de Disney tous les honneurs qui lui sont dus.... Enfin bref, décors, chansons très Jazzy et personnages font des Aristochats un Disney incontournable, à voir absolument ! car c'est vraiment le dernier... Malgré un retour très furtif avec Raiponce.
Eric31
8
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le 21 mars 2015

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Eric31

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