Le grand n'importe quoi peut être comestible s'il est bien conçut



« Buckaroo Banzai est né de mère américaine et de père Japonais, il
commença sa vie selon sa destinée. Allant dans plusieurs directions à
la fois, ce brillant neurochirurgien fut rapidement insatisfait de
cette vie vouée uniquement à la médecine. Il parcourut le monde
étudiant les arts martiaux et la physique moléculaire, avec des amis
scientifiques et passionnés de hard rock il format le groupe des
Cavaliers de Hong Kong. Et aujourd’hui au volant de son incroyable Jet
Car, Buckaroo Banzaï part à l’assaut de la barrière dimensionnelle, le
plus grand défi de sa vie aventureuse. Dans le même temps, très haut
au dessus de la planète Terre, un étrange astronef surveille
étrangement chaque mouvement de l’équipe Banzaï. »



Un scénario ahurissant de bêtises s'étale devant mes yeux. Je ne sais pas pour quelles raisons (la musique, la ribambelle d’acteurs ?), j'adhère déjà, imaginant assister à un spectacle digne de mon amour des eighties. Du loufoque, ce que l’on recherche enfant afin de sortir de notre quotidien. Le niveau de loufoquerie de Buckaroo Banzaï atteint son plus haut niveau. Quel OCNI « Objet Cinématographique Non Identifié » je viens de voir ?


Robocop doublé par Richard Darbois, Le Kurgan, Ian Malcolm, Doc Brown, Mike Ehrmantraut, L'agent Marcus Dixon d'Alias, je me prends dès le générique d'ouverture tous ses noms d'acteurs que j'admire avant de me déguster pendant 8minutes, un thème au synthé entrainant, des similitudes avec Retour vers le futur et un arsenal d'imagination. Car oui, absurdité peut rimer avec imagination. Ce film en est la preuve. De quoi parle ce film ? Attention, même en vous dévoilant une partie de l’histoire que vous vivrez, je me doute que vous buguerez en cours de route, largué par ce que vous venez de lire. Je vous rassure, à l’écran, il en est de même. On y va ?


Dans son « Oscillateur super propulseur » ou « Overthruster », sorte de fusion entre la Delorean et l’Interceptor, Buckaroo, agréé s’il vous plait par l’état, franchit la barrière de la 8ème dimension. Il a réussi là où, des années plus tôt, le Dr Emilio Lizardo échouait, allant accidentellement jusqu'à coincer la partie supérieure de son corps dans une autre dimension, y laissant quelques neurones et sa santé mentale. Apprenant la nouvelle de la réussite de Banzaï, Lizardo s'échappe de l'asile psychiatrique et échafaude un plan pour dérober le véhicule de ce dernier et ramener toute une armée d'Aliens pour détruire la Terre.


Pendant que Buckaroo et ses Cavaliers de Hong Kong font une conférence de presse sur leur expérience avec leur voiture, les habitants de la 8ème dimension envoient un vaisseau en orbite autour de la Terre pour nous avertir du danger imminent que Buckaroo et son groupe courent s'ils veulent rejoindre leur univers.


Ces Extraterrestres ressemblent à des Afro-Américains au look Rasta. Leurs noms: Les lectroides. Eux, ce sont les gentils (même s’ils veulent détruire la Terre). Les méchants, eux, déjà sur Terre et infiltrés parmi nous en prenant une apparence humaine, ont une tête de fourmi rouge sans antennes et veulent s'approprier notre monde et vont s’allier à Lizardo en enlevant pendant la conférence le professeur Hikita (le concepteur du véhicule de Buckaroo et ancien partenaire de Lizardo). Vous allez rire, les aliens à la tête rouge et à la tête noire ont tous le même prénom : John. Seul leur nom de famille change histoire de les différencier (déjà que c’est pas facile d’avoir une tronche pareille). John Bigbooty (surement en référence à son arrière train), John Emdall, John Parker, John O'Connor. Jusque là vous me suivez ?


Alors que Buckaroo tente de rattraper les Lectroides rouges, un vaisseau comportant deux Lectroides « NOIR » s’écrase après que deux chasseurs l’aient flingué (encore deux qui ont cru voir une gallinette cendrée). L’un des Lectroides prenant l’apparence d’un Afro-américain à la coupe rasta survit et arrive à échapper aux Lectroides noirs, courant vers la base de Buckaroo Banzaï pour lui offrir son aide. Vous n’en saurez pas plus !



-Vous voyez ce rocher ? C’est de la matière solide d’accord ? Mais en fait, les éléments solides de ce rocher tels Neutron, Quartz, Proton
et Electron, ne représentent en fait qu’un billion, un millième de
milliardième de son volume total.
-Et ca fait combien de zéro ça ?
-Un bon paquet.



Méfiez-vous de la Yo Yo Dine Corporation!


A la lecture de cette première demi-heure, vous devez vous demander ce qu'ont avalé les scénaristes ou si je n’ai pas pu un coup de trop pendant le visionnage? Buckarro se regarde juste. Il est quasi impossible de le raconter tellement son scénario part dans tous les sens. Si Jack Burton dans les griffes du Mandarin nous l’a bien prouvé, c’est qu’avec un bon casting et une histoire à l’imagination débordante, on peut faire un film culte et ce, même si le kitsch tient la place dominante.


Buckaroo Banzaï est typiquement le genre d'œuvre "WTF" sentant bon les 80's parce qu’on sent que toute l’équipe y a mit son cœur. Ca tient pas la route, ça nous embrouille avec tous ses termes scientifiques, on laisse passer une vingtaine d'informations en cours de route mais on admet qu'on vient de voir un film de dingue capable de passer d'une séquence de concert de hard rock à une scène d'action à la James Bond puis d'un complot aliens.


Des acteurs à fond dans leur rôle, John Lightgow mi-savant fou, mi-dictateur à l'accent Italien, Jeff Goldblum que tu ne remarques pas en vue de son look que c'est en fait un chirurgien, son héros tout parfait incarné par un Peter Weller qui nous fait un mélange de James Bond/Clark Kent/Tenth de Doctor Who, des vaisseaux aliens ressemblant à des coquillages (attendez de voir leur mobilier d’intérieur), un alien maladroit tombant de son vaisseau et finissant mort d'un traumatisme crânien après sa chute, la fausse invasion des Martiens d’Orson Wells finalement véridique, Les Cavaliers de Hong Kong appelant carrément à leur rescousse des alliés venant tout droit de leur fan club. Et cette séquence finale à la musique entrainante donnant envie de voir une suite qui hélas ne verra jamais le jour. Une des références en matière de Science Fiction comique.



-Que la malédiction soit sur toi jusqu’à la fin des fins. Que maudite soit ton âme et ta vie la proie du démon !
-…Va t’faire cuire un œuf…. .



Au final, si vous n'avez pas renié l'enfant naïf et innocent que vous étiez, ce film peut vous plaire, ce film DOIT vous plaire. Les Aventures de Buckaroo Banzaï, une bizarrerie échappée des eighties qui méritait plus de succès.

Jay77
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Créée

le 29 mai 2020

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