Après un Indiana Jones 4 qui avait consterné la génération qui avait adulé le célèbre Docteur en archéologie, Steven Spielberg avait probablement dans l'idée de se faire pardonner en nous servant un film renouant avec ses origines, tout en proposant un personnage différent, à savoir le fameux reporter Belge, Tintin. Une adaptation qui faisait aussi peur qu'elle était bienvenue, le rouquin n'ayant à son actif qu'une série télévisée honorable et des films pas mauvais mais ayant pas mal vieilli, et il faut bien reconnaître que techniquement, ce Tintin surpasse tous les films d'animations sortis jusqu'ici, mais hélas, vise totalement à côté. Tout ce qu'Indy a pu vivre nous est resservi dans ce long-métrage qui ressemble plus à une longue compilation de ses faits d'armes qu'un film à proprement parler. Pas d'humour subtil, pas d'enquête, en fait Spielberg n'a rien compris à la BD, ou s'est simplement arrêté à la couverture, et nous a servi une succession de scènes d'action qui s'enchaînent à une vitesse effrénée, changeant constamment de décors grâce à des excuses pas toujours pertinentes, à la façon d'un mauvais jeu-vidéo, et finalement achève le spectateur tant le visuel se montre abrutissant.

Bref, Les aventures de Tintin Le secret de la Licorne est ce que l'on appelle une belle foirade, pour ne pas dire un viol. Non content de faire une mauvaise adaptation, Spielberg fait un mauvais film, ce qui après Hook, Le Monde Perdu ou encore A.I., semble être une habitude chez le cinéaste. D'ailleurs le générique d'introduction (inter)minable rythmé par une musique dégueulasse nous annonçait à quel point ça allait être mauvais (pourtant il suffisait de resservir celui de la série, ça aurait pu au moins rassurer le spectateur). La technique est là, et Spielberg s'amuse à balancer des coups de pieds dans le château de cartes qu'avait bâti Robert Zemeckis au fil des années, mais à trop faire dans la démesure, il en oublie ses personnages, qui ne finissent par être que des pantins totalement dépourvus d'âme, ou de grossières caricatures, se limitant à faire des cascades dans tous les sens, afin d'éviter les incessantes explosions qui nous donneraient presque l'impression d'être dans un film de Michael Bay, mais en plus pathétique. En fait le réalisateur ne sait pas ce que c'est que l'aventure, il croit que c'est tout faire péter, or dans Tintin, l'aventure est toujours le son de cloche d'une progression de l'enquête, hélas cette dernière est presque totalement inexistante, pour ne pas dire infantile et crétine, un peu comme un épisode de Franklin.
Reste une bande-son qui se rattrape un peu en cours de route, mais nous rappelle affreusement à quel point John Williams tourne en rond, se contentant de nous resservir des thèmes similaires à ceux que l'on entendait il y a 30 ans quand l'intrépide archéologue recherchait l'arche perdue.
Pour conclure, à moins d'aimer les spectacles allant à 100 à l'heure sans jamais s'arrêter, quitte à rendre épileptique, vous aurez du mal à adhérer à cette attraction trop instable pour être honnête. A l'inverse, si ce sont les hilarantes répliques signées Hergé ou l'aspect aventureux de Tintin qui vous attirent, évitez cette production qui n'est qu'un viol du personnage à la houppette, et rabattez-vous sur la série animée, ça vous évitera de longues phases de consternation.
Mention spéciale pour la technique, car bien que le tout ne laisse que peu le temps d'en admirer les décors, livre pourtant certains moments de photoréalisme réellement impressionnant, les séquences en mer en étant l'exemple le plus flagrant.
SlashersHouse
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le 28 févr. 2012

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