Pour faire mieux.... Tintin !

(Je vais me cacher après cette critique suite à cette vanne foireuse du titre x))

Merci, Steven.

Cela faisait bien longtemps, pour ma génération (et même avant) que l'on attendait de voir un bon Tintin au cinéma, tout comme toi (ça te gêne pas, hein ?). 30 ans... .30 ans depuis que Hergé t'avait dit, au téléphone, qu'il te réclamait et te faisait confiance pour adapter son œuvre, car il savait pertinemment que Tintin s'épanouirait comme jamais sous la direction de celui qui a donné vie, avec George Lucas, à celui qui incarne l'aventure aujourd'hui : Indiana Jones. Pendant ces 30 ans, tu as essayé, imaginé, théorisé, il te fallait rendre hommage à Hergé après sa mort, mais rien n'y a fait.
Tintin aurait juste été ridicule à l'écran, même avec toi derrière la caméra, même avec un casting de haute volée, rien n'aurait marché (comme le prouvent les 2 adaptations des années 60, qui valent plus par le côté "Tintin en live !!" qu'autre chose). Et c'est resté dans ta tête au stade de projet.

Puis sont arrivés Peter Jackson, qui a adapté ce qu'on disait inadaptable, avec Le Seigneur des Anneaux, et la performance capture, qui permet de faire n'importe quoi pour un rendu entre live et animation.
Et le projet a pu reprendre vie. Du secret, du teasing, et voilà le résultat : Le Secret de la Licorne.

L'un des albums les plus connus et appréciés, sans polémique (quoi de plus neutre qu'une grande chasse au trésor ?), et le film regroupe en fait 3 albums recouvrant l'arc de la Licorne (Le Crabe aux Pinces d'Or, avec la création du capitaine Haddock, Le Secret de la Licorne, et Le Trésor de Rackham le Rouge). 3 albums pour le prix d'un, un vrai défi.

Donc, ça vaut quoi ?
Mais c'est juste absolument génial ! Une adaptation qui ne se fout pas du monde, bourrée de références autant à l'œuvre de base (la couverture du Secret de la Licorne, Hergé représenté au début...) qu'à la filmographie du réalisateur (on y verra facilement Les Dents de la Mer et la filiation avec Indiana Jones est tellement évidente), sans oublier cet humour souvent discret et si cher à Hergé. Il se passe toujours quelque chose à l'écran, tout comme il se passe toujours quelque chose dans une case de la BD.

Mais je crois que la plus grande réussite, ce sont les séquences d'action, Steven.
Le style de Hergé, cette célèbre ligne claire, qui rendait le tout si lisible et efficace dans une certaine simplicité, est magnifié par la technologie de la performance capture et les mouvements de caméra. Le combat de François de Haddock face à Rackham le Rouge, c'est juste l'une des plus belles séquences de combat à l'épée que j'ai pu voir dans toute ma vie, tant c'est rythmé, fort, efficace, et surtout lisible. C'est la ligne claire en version animée, rien de plus, rien de moins.

Le rythme est effréné, rapide, une chasse au trésor à l'ancienne, qui n'a rien à envier à Indiana Jones et qui n'aurait sans doute pas provoqué la colère de Hergé, au contraire.
Les plus tâtillons pourront regretter un certain surplus d'action, une bataille de grues un peu too much, et, peut-être, comme moi, regretteront-ils de ne pas avoir le célèbre thème de la série animée (qui aurait été merveilleux avec le générique minimaliste qui rappelle Arrête-Moi si tu Peux... Oh, un autre film de Spielberg, dites donc :D), mais ça tient vraiment du détail.

De là où il est, nul doute que Hergé a dû verser sa petite larme et applaudir à cette vision des aventures de son personnage, tant c'est bien fait.
Bravo et merci, Steven, c'est un rêve de gosse qui s'est réalisé, et je me remettrai devant l'écran avec plaisir pour la suite par Peter Jackson :D