Premier épisode de la saga d'aventures achéologiques de Steven Spielberg, il est probablement le plus original, le plus violent, le plus intéressant et donc le meilleur des quatre. En effet il nous emmène dans des lieux exotiques, des aventures autour du monde et le tout en nous faisant un petit cours d'archéologie … ou presque. Le tout avec de l'humour et des scènes découpées à la seconde et très "story-boardées". Le montage est millimétré et certains plans avec ses ombres travaillées rappellent l'expressionnisme allemand et des films comme M Le Maudit ou Nosferatu. Les acteurs sont crédibles et en font "un peu trop" quand c'est le bon moment de le faire, dirigés avec précision par le metteur en scène de Duel.
Exotisme, humour, tour du monde … on remarque rapidement qu'il y a une certaine similitude avec James Bond. Et en effet ce n'est pas un hasard car Spielberg et Lucas ont crée ce personnage suite au refus du producteur de 007, Albert Broccoli, de laisser le premier dirigé un épisode de la franchise du plus célèbre des agents secrets. D'ailleurs les références sont multiples : un des personnages, un capitaine de marine à la peau sombre s'appelle Katanga ce qui rappelle le Kananga, méchant de Vivre et Laisser Mourir à la même carnation, une bonne partie du film se déroule en Egypte comme L'Espion qui M'Aimait quatre ans auparavant, mais aussi une base secrète ou arrive u sous-marin rappelant encore le même film de 1977 (c'est à se demander si la production n'avait pas à l'époque passer un appel à Ken Adam). Les déceptions donnent parfois de bonnes idées aux grand créateurs. En revanche son univers n'a pas la même profondeur métaphorique, métaphysique et ésotériques que l'original. En effet il transfère l'épreuve de feu contre le dragon par une simple peur des serpents du personnage principal, ce qui peut confiner à une peur des femmes car le serpent étant généralement plus un symbole d'énergie féminine. Le propos ici se veut plus simple : le gentil guerrier contre le méchant roi, résumerait John Truby. Mais ne demandons pas de reproduire la cohérence de fond de Ian Fleming à Lawrence Kasdan signe un scénario qui semble plus inspiré des romans d'Allan Quatermain. Ce n'est d'ailleurs pas réellement son ambition.
Dans le registre de la caricature nous avons droit aussi à un professeur collabo français qui évidemment aiment l'alcool (que sa propre famille produit!) et les femmes (sic), des nazis très … nazis, des méchants en Mercedes, des égyptiens esclaves comme dans la Bible et le gentil américain qui vient délivrer tout le monde tel le bras imperturbable de la liberté et de la démocratie. Et la liste pourrait continuer. Mais enfin c'est de la pure rêverie et du divertissement de premier avant plan. Si Spielberg était connu pour sa subtilité, on l'aurait constaté dans des films qui en demandent comme Amistad ou La Couleur Pourpre. Donc ne demandons à un aigle royal d'être un monarque.
Enfin n'oublions pas une fin qui serait classée dans la case "complotiste" de nos jours ou l'on voit que l'Arche d'Alliance est rangée dans un entrepôt avec plusieurs autres artefacts supposés. C'est d'ailleurs cet entrepôt que l'on verra de nouveau dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Crystal
Un film qui manie avec maestria l'épée et la plume, qui fera sourire, trépigner et voyager. Une œuvre qui, au delà des considérations idéologiques, reste un grand film d'aventure,

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le 10 juin 2015

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Fiuza

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