Une comédie musicale enthousiasmante qui n’en était pas vraiment une ?!


Il me reste de nombreux classiques du cinéma à découvrir. Chaque fois que j’en découvre un, je sais qu’il y a des risques que ma carte bleue chauffe. La semaine dernière, je baptisais mes yeux et mes oreilles aux images et aux sons des Blues Brothers, l'un des classiques les plus cultes de l'histoire du cinéma voyant Dan Aykroyd s’associer à John Belushi pour un film au départ vendu comme une simple comédie musicale enjouée.


Sauf qu’en quelques minutes, je me suis rendu compte qu’il allait au delà de ce statut, jouant entre moments posés, moments comiques, représentations sur scène, scènes d’action rythmées et transformées en vrais numéros musicaux (vous vous en rendrez compte en les vivant), personnages se mettant d’un coup à chanter pour faire avancer l’intrigue (en sommes, le format d’une comédie musicale parfois trop tendue vers l’opérette). Ce film n'a absolument rien à voir avec toutes les comédies musicales que vous avez pu voir ou entendu parler. Aux allergiques du genre, venez sans peurs.


Devant nos yeux, un duo mythique à hauteur d’Abbott et Costello sauce cool des eighties: Dan Aykroyd et John Belushi. Deux frères, deux artistes lancés au volant d’une ancienne voiture de police (une Dodge Monaco de 1974 pour les connaisseurs) pour réunir les membres de leur groupe, réunir la somme de 5000 dollars en organisant un énorme concert. Déterminés à mener cette mission jusqu’au bout, rien ne les arrêtera, pas même tout un tas de personnages qu’ils se mettront accidentellement à dos.


Un armada de forces de l'ordre (partit au départ de Steven Williams et son binôme remontés envers les frères Blues), un gang de néonazis, un groupe de chanteurs de Country, et carrément la Princesse Leia en personne, transformée en petite amie possessive bien remontée, changée en tueuse armée jusqu'aux dents. Pas d’explications sur ce qui devrait être cohérent ou non, c’est là, c’est tout, on ne l’explique pas. Le gosse que j’ai été a ressurgit sans que je m’en aperçoive et rit aux éclats.


Imaginez un peu le délire. Dans ce film, tout un tas de styles (l’intro rappelant les Tarnatino), genres cinématographiques, de personnages loufoques se mélangent et arrivent parfaitement à s’intégrer à la narration.


Road Trip, quiproquos délirants, burlesque, comique de situations, cascades spectaculaires que l’on verrait dans un film d’action hero, carambolages à grande échelle (ce film n’aime pas les voitures de flics), duo aux lunettes noires presque greffées sur leurs yeux et semblant avoir la peau aussi dur que les membres du monde des Looney Tunes, feel good movie en puissance, vous ne risquez pas une seule seconde de trouver le temps long et au passage, vous ferez travailler vos abdos et zygomatiques.


Jamais ce long métrage ne tombera dans la facilité alors qu'en apparence, il peut par moments avoir des allures de comédie bon enfant. Seulement, il est tellement subtil dans sa façon de mettre en valeur ses personnages (rien que la sortie de prison de Jake), d’évoquer des thèmes de société importants tels que les inégalités sociales ou bien le racisme, qu’on se rend compte qu’il est plus futé qu’on ne le pensait.


Une fiesta cinématographique refusant de laisser qui que ce soit dans son coin. Tout ce que j’aime voir au cinéma condensé dans un film. Les Blues Brothers engendre la joie, aime l’être humain, et souhaite, comme le souhaitait Michael Jackson, rendre le monde meilleur. Un monde où quelque soit notre couleur, nous serions tous égaux et resteront unis. Les Blues Brothers nous le rend bien cet amour ne serait-ce que par le biais des paroles de leur célèbre chanson et marque de fabrique « Everybody Need Somebody ».



-D’abord tu échanges la Cadillac contre un microphone. Ensuite heu t’arrêtes pas de me mentir. Et pour finir, tu vas arriver à me faire
retourner en cabane.
-Non ils m’auront pas. On est en mission pour le seigneur !



Voyez-vous la lumière ?


L'atmosphère du film et sa narration en font un véritable OCNI « Objet Cinématographique Non Identifié ». Regorgeant de scènes plus cultes les unes que les autres, invitant à suivre un duo mythique attachant, Les Blues Brothers est unique en son genre, capable d’émouvoir, vous faire hurler de rire, vous surprendre, et vous donner envie de vous déhancher au rythme des chansons.


En plus d’Ayrkoyd et Belushi, ce classique ce permet d'inviter des grands du cinéma et de la chanson noire-américaine. Tous jouent un rôle, jamais une seule comédie musicale n'avait réunie autant de grands artistes. Chaque caméo se veut mémorable, il vous arrivera même de mettre un peu de temps avant de reconnaitre les invités. John Landis a réussi à les intégrer dans le récit de façon intelligente.


James Brown en pasteur, Ray Charles en vendeur d'instruments de musique, Aretha Franklin en serveuse au déhanché surprenant, tous ont répondu présent, que vous soyez inconditionnel ou non, le spectacle en vaut la chandelle. Les Blues Borthers se veut certes prenant, il n'en demeure pas un film livrant un profond respect via une lettre d'amour aux chants Gospel, Blues et Rock 'n' roll. Des Blancs chantant des musiques noires ? Le pire c’est que ça marche.


Réunifier les peuples, les ressouder, les solidifier afin qu’ils ne se séparent plus, telle serait la volonté, l’existence des Blues Brothers ? Plus de camps, les religions, les races, les valeurs, ne devraient plus êtres des barrières séparant les uns des autres. Je crois que si ce message est le bon, je le trouve magnifique.



-Il y a 160 km d’ici à Chicago. Nous avons un réservoir plein d'essence, un demi-paquet de cigarettes, il fait noir, et nous portons
des lunettes noires.
-En route.



Au final, vous pourrez chercher encore et encore, vous ne trouverez aucun autre film ressemblant aux Blues Brothers. Je comprends pourquoi cette œuvre a inspirée une génération entière, je comprends l'engouement l’entourant, j'ai vécu plus de 2 heures trépidantes à coup de scènes cultes, de dialogues légendaires, le tout accompagné par un duo dantesque que je ne suis pas près d’oublier. Everybody needs The Blues Brothers !

Créée

le 12 juil. 2020

Critique lue 242 fois

Jay77

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