On ne reproche nullement une nouvelle adaptation du drame urbain américain. Scott Cooper appuie la bataille entre le business et les valeurs éthiques et moraux sous une fraternité sans faille. Pour sa seconde réalisation, il parvient malgré tout à préserver une efficacité remarquable.
Russell Baze (Christian Bale) constitue le solide chainon de cette relation avec son frère Rodney (Casey Affleck). Ce jeune acteur domine les esprits des spectateurs car il monopolise la fierté pure et simple du citoyen moyen qu’il est. Par ailleurs, les dernières prestations de Bale sur scène confirment aisément son succès, on pensera notamment à «Fighter » et « American Bluff ». Autant dire que ce n’est pas le tempérament ou le caractère qui manque. Or, quant aux « Brasiers de la Colère », un sentiment de justice, plus fort et plus vigoureux voit des couleurs synonymes de vengeance. C’est pourquoi il fallait ajouter Woody Harrelson pour lui donner un peu plus de saveur. Il incarne le piment nécessaire pour la survie de l’histoire en incarnant un effrayant boss sociopathe.
Un film où le silence et les regards pèsent bien plus que les mots. La douleur et les sensations de colère engendrées par l’intrigue laissent apparaître une force de justice. Et cela peut se définir comme modèle typique de la culture américaine, mais l’on peut toutefois y échapper. Cependant, le motif fort interprété ici ne divulgue en rien la sagesse des protagonistes. Il s’agir un travail sur la conscience qui, malheureusement, ne peut séduire la totalité du public. A la fois subtile et linéaire, le rythme joue le premier atout du réalisateur, tentant bien que mal à exprimer son drame. L’intelligence du spectateur devient alors nécessaire pour se promener dans une parade magnifiquement bien construite.
Il a malgré tout su allié la performance de son casting et de sa détermination, en rendant compte d’une situation, économiquement présente dans la face cachée du pays.
Ce sera ainsi un semblant de peine que de juger dans la patience, le mal qui ronge la vie jusqu’à sa rédemption.