La scène d’introduction est une véritable claque: en deux images on comprend où se situe l’action: des voitures de kéké alignées devant un drive in, ça assoit son Amérique profonde.
On se retrouve en voiture avec THE connard de première qui en une seule scène arrive à nous dégouter de lui (et des hot dogs).
Voilà, à peine 5 minutes sont passées et on lui en veut déjà à ce type en marcel qu’on espère bien ne pas revoir de si tôt.

Et en même temps on se demande ce que ça vient faire ici.
Où est passée cette histoire de gars sorti de taule dont nous parle le sinopsis?

On y vient les gars, pas besoin de paniquer.

Sauf qu’on y vient lentement.

D’abord, on apprend à découvrir le personnage de Christian Bale, un gars bien qui se contente d’un boulot pas très reluisant dans une aciérie (Amérique profonde oblige), d’une jolie histoire avec sa nana, d’un frérot à recadrer, et d’un père à soigner.
Une vie de Monsieur-tout-le-monde dans le trou du cul du pays qui en fait rêver beaucoup mais qui abrite pas mal de trous à rat quand même.

Avouons-le, le personnage de Bale est presque lisse au départ, et même si en vrai ça doit être sympa de le côtoyer, en film ça deviendrait vite pénible.
Et puis on y vient à ce tournant qui donne au film son titre: la vie n’épargne pas notre héros, et on assiste impuissants à sa perte de repères, à sa lente agonie.

On trouvait le personnage trop simple, mais on comprend son évolution sans problème, on anticipe presque ce qu’il va faire tant on est en adéquation avec lui.

Les acteurs sont tous très bons, mais vraiment tous, ce qui est assez rare et plaisant pour être souligné, Casey Affleck très bon en jeune paumé et désabusé à qui on donnerait bien quelques baffes pour le remettre dans les rails, Christian Bale génial en gars lambda qui sombre peu à peu, et Woody Harrelson flippant en grand méchant (le pire reste encore de le voir jouer avec sa sucette : comment fait-il pour être aussi méchant avec un bâton en plastique à la bouche?).

Les images sont très belles, c’est bien filmé, et en plus l’histoire nous remue les tripes. Alors oui grosso modo on connait l’histoire avant de commencer (surtout qu’en fait le synopsis nous emmène déjà quasiment aux ¾ de la bobine), mais on passe un moment marquant et c’est le principal.

Il y a peu de choses à jeter dans ce film qui est une très bonne surprise.
iori
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le 30 janv. 2014

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