Une résurrection des mythes de l’enfance saupoudrée de paganisme, servie par une esthétique intéressante.
Intéressante, d’abord, par des visuels, assez audacieux pour certains personnages audacieux (le père noël par exemple).
Intéressante, ensuite, car enchantant par ses décors. Je pense notamment aux « antres » des gardiens, qui toutes se démarquent par une identité bien délimitée les unes des autres, et qui, par les créatures qui les habitent, constituent des micro-mondes crédibles, aux logiques propres, ce qui est une réussite en soi, car stimulant l’imagination ; laissant le spectateur rêver à leur organisation, leur structure…
En soi, par cette esthétique au service du récit, et surtout, au service de la mythologie créée par le film, les cinq légendes m’apparaît déjà comme une œuvre louable. C’est cette inventive invitation au rêve qui donne un cachet si particulier à tant de films d’animation.
Toujours d’un point de vue visuel, j’ai trouvé les jeux de lumière très réussis, appuyant toujours le propos du film, et la lutte entre la lumière et les ténèbres.
Les effets, plus généralement, sont impressionnants, et les scènes de combat sont titanesques.


Sur le fond, le thème est celui de la recherche de sa place dans le monde. Question classique, mais réponse intéressante, puisque c’est le passé qui définit l’identité : pour savoir qui l’on est, il faut savoir d’où l’on vient.
J’ai particulièrement aimé les passages de rapprochement entre le héros et le méchant, lorsque celui-ci utilise les peurs du héros pour les rallier à sa cause.
Pourtant, la conclusion du film me fait tiquer. Il se conclut sur l’éradication de la Peur. Pourtant, celle-ci est omniprésente, et, je dirais même, nécessaire. Je trouve dommage que le rapport de force, et même la mythologie du film, prenne un tour si manichéen. C’est plus, à mon avis, autour d’une harmonie générale de toutes les « divinités », que l’histoire aurait dû se conclure. Au départ, le méchant, la Peur, émerge du « néant » pour tout conquérir. Or, la peur a toujours été là : c’eût été plus intéressant de placer la Peur à la place qui est la sienne, et la montrer, en début de film, tenter de prendre plus que ce qu’elle n’a, puis y retourner à la fin. Le héros aurait ainsi pu ainsi rétablir l’équilibre, faisant le lien entre les gardiens et Pitch. C’est qu’il était tout disposé à y parvenir ! Par sa nature, le froid, la neige, enchante les enfants, mais est aussi source de douleur ! De ce fait, il était parfait pour faire le lien entre les belligérants. Une liaison, je l’ai dit plus haut, à peine amorcée alors que Pitch tente de rallier Jack Frost sur la base de leur expérience commune, mais qui n’est finalement pas poussée plus avant.


En dépit de ce rendez-vous manqué, les cinq légendes reste pour moi un très bon film d’animation, visuellement réussi, et malgré tout intéressant sur le fond.

Chatov
8
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le 28 janv. 2020

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Chatov

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