Federico Fellini remonte le temps et se remémore ses souvenirs d'enfance où il était fasciné et subjugué par le cirque et les clowns. Tourné sous forme de docu-fiction, il s'intéresse à la partie magique et fantasmée du cirque, là où on peut aussi y faire un lien avec son cinéma.


Sans que ce soit totalement transcendant, on se retrouve tout de même immergé dans l'histoire du cirque ainsi que sa vision par le cinéaste italien. D'ailleurs les parties les moins intéressantes, dont certaines sont même un peu plombantes, sont celles où il fait intervenir divers spécialistes pour évoquer le cirque, les clowns ou encore leurs évolutions et les différences entre ceux-ci. Elles ne sont pas forcément mauvaises, elles peuvent même être pertinentes mais elles cassent clairement le rythme.


Par contre, l'oeuvre prend tout son sens lorsqu'il délaisse les interventions et les dialogues, nous plongeant dans l'univers du cirque et mettant en scène ses fantasmes et rêves, parfois sous forme d'un joyeux bordel ! Il crée une ambiance presque fantastique et laisse les images retranscrire ses pensées, parfois avec poésie pour finalement mêler réel et imaginaire, montrant la folie et l'illusion. Il arrive à faire partager sa fascination pour le cirque et les clowns, faisant même parfois ressortir l'émotion des enjeux.


Ce voyage dans le temps, et dans le cirque, permet aussi à l'auteur de La Dolce Vita de mettre en place une ambiance assez étrange mais aussi une certaine mélancolie. Il montre les clowns sous toutes leurs formes, qu'il soit heureux ou triste, montrant aussi une mort et un éloignement toujours présent, jusqu'à une dernière séquence parfaite, à la fois belle et émouvante. Il joue aussi merveilleusement avec les couleurs, et enfin bénéficie de la sublime partition de Nino Rota (enfin, comme toujours !).


Si Les Clowns se montre un peu trop inégal, notamment vis-à-vis des séquences d'interviews, l'oeuvre prend tout son sens dès lors que Fellini met en scène sa vision du cirque, à la fois triste, émouvante, bordélique ou encore fantasmée.

Docteur_Jivago
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le 16 juin 2017

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