A la guerre comme à la guerre.

Véritable phénomène critique de 2014, Les combattants n'a pas volé sa réputation. C'est à la fois une comédie sur fond de pseudo-drame, et en même temps un film de survie. Un jeune ébéniste décide de suivre dans une formation chez les paras une jeune fille qui l'a séduit mais dont son caractère rugueux rend les choses compliquées, aussi bien dans l'entrainement que dans leur relation....

Le film est une véritable ode à ses deux acteurs, Kevin Azaïs et surtout Adèle Haenel (d'une grande expressivité malgré son visage relativement passif, guettez l'oxymore), qui est sans nul doute la plus masculine des deux ; très musclée, assez rude, elle est une véritable boule de nerfs, n'hésitant pas à jouer du coup de boule quand un type ne lui plait pas. On comprend que ce comportement est à la fois une défense, mais que tout cette volonté d'intégrer les paras serait pour faire face à l'Apocalypse.
Il y a des scènes assez drôles, comme la scène de bagarre inaugurale ou le diner chez la famille du jeune homme, où cette fille va de théories conspirationnistes en prévisions pacorabannesques, ce qui consterne la mère, lançant un "c'est gai !".

Le film joue beaucoup sur ce contraste entre cette fille et ce garçon, qui n'a d'autre but que de rester avec elle en intégrant lui aussi les paras, et le rapport de force s'inversera dans l'histoire, jusqu'à une échappée dans la forêt et un final qui tutoie l'Apocalypse, rien que ça.
Il est agréable de découvrir de nouveaux talents dans le cinéma français, une jeunesse même, et avec Hippocrate et ce film-ci, on a été gâtés en 2014 !

Je n'oublie pas la musique, qui fait également pour beaucoup dans la réussite du film, essentiellement électro et composée par le groupe Hit N Run. Je chipoterais un peu sur la partie dans la forêt, qui ressemble plus à une accumulation de scénettes sur comment survivre, mais ça reste formidable, et du coup, je suis impatient de découvrir la suite pour Thomas Cailley !