Eh oui, ça y est ! Les Demoiselles ont eu 50 ans !


C'est donc le bon moment pour faire une critique (qui sera élogieuse) sur ce film qui a bercé mon enfance, mes chorégraphies dans la cuisine et mes préludes à Catherine Deneuve (avec les deux compères de ce film : Peau d'Âne et Les parapluies de Cherbourg).
Ma mère a grandi avec ce film, avec ces chansons, avec cette visite de Rochefort complètement irréaliste et bien trop colorée pour qu'elle en soit plausible, mais tellement agréable à regarder. J'ai donc, tout naturellement, baigné dans cette ambiance depuis ma toute petite enfance - mausolée pour Jacques Demy, DVD double-collector et tout ce qui s'ensuit - et mon côté fantasque, girly et terriblement romantique a tout de suite adhéré à ce film.


Les marins, Bill (comme bilboquet) et Etienne (comme tout le monde), Guillaume, Delph et Solange, Boubou, Maxence, la perm'à'Nantes, Simon Dame (madame Dame, haha !), Acapulco, Dutrouz, Gene Kelly (encore une idole de ma mère ...) : voilà des choses qui parlent à ma famille, que l'on cite à table et que l'on peut chanter à tue-tête (on ne compte plus le nombre de fois où j'ai enchaîné la chorégraphie des forains dans ma cuisine, entre table et cuisinière, mes chaussons en guise de bottes). Ce film est complètement indescriptible, mais l'histoire est globalement simple : Rochefort, une ville ensoleillée 24h/24, des soldats en permission, des amours qui se font et se défont sur fond de kermesse.


La célèbre chanson des soeurs jumelles, mais également "je pourrais vous parler de ses yeux de ses mains" ou encore le concerto de Solange en duo plutôt chic avec un Gene Kelly dont l'ensemble cravate, polo et belle bagnole le sied à merveille (petite anecdote : quand Solange entre dans l'appartement en disant "je l'ai trouvé ? quoi ? mon concerto !", elle se met directement au piano et joue sans même regarder ses mains. J'ai toujours pensé que c'était car c'était une grande pianiste célèbre, pour reprendre ma réplique préférée de La Vie est un Long Fleuve Tranquille, mais j'ai compris très tard que ce n'était pas elle qui jouait. Tristesse et enfance ruinée).


Les chansons sont géniales, les robes sont absolument magnifiques (mention spéciale à Danielle Darrieux qui porte une robe rose avec une fleur absolument gigantesque sur l'épaule, pas toujours facile-facile à accorder), les dialogues sont mé-mo-rables ("vous êtes très jolie !" "on me l'a déjà dit, vous n'êtes pas original") et tout est absolument régressif, mignon, ensoleillé et parfait à regarder en hiver, sous la couette, si l'on habite bien loin de Rochefort, sous une pluie battante.


Enfin, il m'est toujours très compliqué de regarder le dernier quart d'heure du film, celui où l'on voit les couples se frôler (la scène où Maxence vient rechercher son sac me fend tout simplement le coeur) sans se croiser, mais le dernier plan me remet dans mon état normal, et me donne surtout envie de savoir ce qu'il se dit dans ce camion, avec ce Jacques Perrin blondinet et cette Catherine Deneuve si douce.

CFournier
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le 2 mai 2017

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Coline Fournier

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