Un requin fout le bazar à Amity Island, obligeant un shérif, un océanologue et un vieux loup de mer à s’allier pour l’arrêter.
C’est le premier blockbuster estival de l’ère moderne et il a été fait par un maître du genre : Steven Spielberg. Pourtant, il n’a pas très bien vieilli. C’est assez triste mais, quand je l’ai fait regarder à ma famille, ils se sont ennuyés et ont parfois rigolé sur des moments « stressants ». C’est un peu triste, surtout quand on sait toutes les difficultés que le tournage a rencontrées pour donner un film décent pour son époque.
En fait, plus je le regarde, plus je me dis que si on n’est pas familier avec les techniques cinématographiques, on ne peut l’apprécier. C’est dommage parce que, même un peu vieilli, il a tout pour rester un film intéressant et agréable à regarder.
Le trio de choc qui marque le film : tous ont des personnalités incroyables et sont certainement des exemples d’écriture et de jeu d’acteurs. La dernière partie du film est juste excellente avec ces trois, nous offrant chacun des moments de gloire individuels, mon préféré étant le monologue de l’USS Indianapolis.
L’action est lente mais progressive et c’est assez rare de voir un blockbuster comme ça de nos jours. C’est peut-être ce qui m’a le plus marqué avec ce film : l’action met du temps à arriver, on n’a le droit qu’à de petites scènes jusqu’au climax et ça fait du bien ! Je n’ai jamais l’impression d’enchaîner scènes d’action sur scènes d’action sans aucun lien entre les deux, sans un scénario consistant au milieu (pas comme aujourd’hui, quoi !).
La musique, le montage, les acteurs, la mise en scène, tout cela est excellent à regarder comme on a l’œil pour voir ce qui fait un bon film. Je n’ai pas assez de mots pour dire à quel point c’est génial ! Les effets spéciaux, peut-être un peu moins à cause du requin en animatronique qui est et restera la principale faiblesse du film.
Par contre, s’il y a une chose qui m’a toujours énervé avec le film, c’est le traitement des « antagonistes » : pour moi, c’est toute la ville d’Amity qui est à blâmer des actions du requin plus que le requin lui-même. En effet, appâtés par le gain qu’ils ne peuvent se faire qu’en été, la plupart protestent jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Jusque là, c’est une exploitation assez correcte du cliché « la force antagoniste qui agit contre l’intérêt du héros, manquant de bon sens à cause de l’argent ». Le seul problème est quand les ennuis arrivent, tout le monde blâme le shérif, Brody… ok, de mauvaise foi, en plus, ça me va… sauf que Brody accepte le blâme, ne proteste jamais, ne met jamais en avant ses efforts. Argh ! C’est frustrant ! Et ça n’ajoute rien au personnage qu’il s’auto-flagelle ! A part lui, le maire reconnaîtra à peine ses torts !
Enfin, c’est un petit détail. Des petits détails, le film en est parsemé, comme cette phrase « It happened before » que l’un des fonctionnaires sort à Brody au début du film quand ils veulent le convaincre de considérer la première mort comme accidentelle. Et c’est peut-être pour ça que j’aime autant ce film. Pour tous les petits détails qui forment ce film si génial mais en passe d'être oublié.