Le scénario des Diaboliques est basé sur un roman du célèbre tandem Pierre Boileau et Thomas Narcejac, écrivains reconnus pour de nombreux romans policiers ayant inspirés les plus grands cinéastes tel que Franju, Clouzot ou Hitchcock. Il raconte toute la machination autour d'un homme dont sa femme et sa maîtresse veulent se débarrasser. Face à cette histoire, Clouzot opère son récit comme une valse en 3 temps et danse avec les rythmes pour mieux relancer le suspens. La première se dessine comme le passage à l'acte, tout se joue sur la tension, palpable, de sa réussite ou non. Le cinéaste confronte les actrices pour mieux les mettre en valeurs. Elles obsèdent l'écran, leur direction est parfaite, on y croit totalement. Le deuxième temps s'articule autour du transport et la dissimulation du corps, là aussi on se crispe, le réalisateur nous embarque avec elles dans une ambiance sordide, malfaisante, inquiétante, dénuée de musique (totalement absente du film). Le dernier temps, le plus angoissant, frise le fantastique, lorgne avec le film d'horreur et nous perturbe. C'est le temps des questions, des interrogations, Clouzot nous implique dans sa réalisation jusqu'au coup de théâtre final, inattendu et somptueux. C'est brillant, Les Diaboliques est un grand classique du cinéma Français qui mérite tout ce qu'on en dit. C'est subtilement écrit, parfaitement interprété et doté d'une maîtrise implacable du suspens. On se croirait devant un Hitchcock.
D'ailleurs le cinéaste Anglais, après avoir vu Les Diaboliques, décida de commander un scénario aux écrivains dans la même veine que ce qu'il avait vu, le résultat sorti trois ans plus tard : ce fût Sueurs froides.