Après une aventure des plus atypiques, Bond revient aux codes d'antan, Connery reprenant le costume une dernière fois. Diamonds Are Forever est un épisode étrange. A la fois intelligemment parodique et tout à fait raté, on sait clairement où Saltzman et Broccoli veulent se diriger. On retrouve donc Bond, qui traque encore une fois Blofeld, pensant l'avoir tué, il le retrouve pourtant à Las Vegas, un peu par hasard.

Diamonds Are Forever fait suite à On Her Majesty's Secret Service, opus unique de la saga, qui suivait une tout autre route. On sent donc les scénaristes un peu paumé quant à la voie à suivre pour cet opus. L'intrigue reprenant Blofeld comme antagoniste, joué, encore une fois, par un acteur différent, Charles Gray ici, qu'on avait pu apercevoir le temps d'une séquence dans You Only Live Twice (les non-sens de casting dans la saga, il y en a...). Apportant un flegme et un humour certain au personnage, force est de constater que Monsieur Gray fait bien pâle figure face à ses précurseurs, s'en sortant tout au mieux avec les honneurs.
Malins toutefois Richard Maibaum et Tom Mankiewicz scriptent leur intrigue sur un ton semi-parodique. Agrémentant les piques qu'ils lancent sur la franchise de clin d'oeils conspirationnistes en vogue à l'époque. Blofeld usurpe donc l'identité de Willard Whyte, sorte d'alter-égo du Howard Hugues de l'époque, cloitré dans son casino à Las Vegas. Bond se retrouvant par la suite confronté à une mise en scène de premier pas sur la Lune, en Studio dans un centre de recherche en plein désert, NASA ou zone 51, le doute persiste mais la référence est éloquente. Ils ont aussi la bonne idée d'ajouter un couple homosexuel de tueurs pince sans rire en retrait quant à l'intrigue, mais à la présence certaine.
Dans tout ça, un Sean Connery vieillissant affublé d'une perruque des plus grossière se promène à Las Vegas arborant fièrement une cravate rose, propre à la ville du vice (rapellez-vous les costumes de Casino). Connery semble se faire royalement chier et le film marque le début de sa carrière de cachetoneur de talent. D'autan plus qu'il est flanqué d'une potiche des plus stupides, Jill St John qui devient ainsi la première James Bond Girls Américaine. Alors, elle est bien mignonne la rouquine, mais franchement pas fut-fut. Et les scénaristes en jouent.
Guy Hamilton, quant à lui, vient réaliser le film, en essayant de lui insuffler un semblant de classe magré les couleurs criardes. Sans excellent comme en 1964, il parvient tout de même à rendre le film relativement fluide, malgré la molesse du climax.

Diamonds Are Forever conviendra aux fans, un divertissement honnête et drôle plus proche d'un Never Say Never Again que d'un Goldfinger. Quelques éléments forts, mais la fourrure simiesque du torse de Sean Connery fait bien pâle figure dans simili-comédie seventies, comparé aux épiques missions du milieu des années 60.
ArthurMonkeyman
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le 21 avr. 2013

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ArthurMonkeyman

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