"Un beau petit cul, il ne lui manque qu'un peu plus de cervelle"

Après avoir pris mon pied avec Lazenby dans « Au service secret de Sa Majesté » je n'étais pas des plus charmé de revoir M. Connery dans la peau du célèbre agent secret. Cependant ce retour n'est pas mauvais, Connery en effet ne se contente pas de redevenir Bond, il y ajoute la profondeur de Lazenby. Le fait d'être veuf donne une nouvelle profondeur à 007 qui justifie sa solitude, son machisme, le vide béant en lui que seul la vengeance pourra remplir. 9 ans après avoir commencé à incarner Bond, Sean Connery a cependant bien vieilli et s'est éloigné du gamin qui était à ses débuts.
Je pense que l'on peut dire de ce film qu'il est … Bon(d). Depuis Docteur No tant de chemin a été parcouru.

Au niveau technique, voilà … Parfait, certes on a totalement abandonné le coté huis-clos du premier volet pour un coté cascade-combat-explosion. Mais tout est bien mené, les cascades sont spectaculaires juste ce qu'il faut, les explosions bien mises en avant sans être une pluie de confettis et les combats biens réalisés.
Niveau bande son, il se remarque, en effet « Au Service secret de Sa Majesté » avait une BO à couper le souffle, j'attendais donc « Les Diamants sont éternels » au tournant, mais j'ai été agréablement surpris. Vraiment bonne bande-son. L'histoire suit son cours et amène doucement la suite des péripéties au fur et à mesure sans avoir l’incohérence de certains des films passés. Le plan machiavélique est un vrai plan, pas un petit délire un peu « tinny » comme on a pu le regretter dans les premiers films.

Au niveau personnage on a le droit a du grand aussi. Si on peut regretter le peu de présence de Monneypenny et de M, Q est quant à lui, bien au rendez-vous. Comme je disais Connery reprend le costume de Bond avec plus de qualité encore que après l'avoir laissé dans Opération Tonnerre.
Blofeld a un nouveau visage, et à mon goût, nous assistons au meilleur de la saga, certes Charles Gray est moins inquiétant que Donald Pleasence, mais je le trouve plus charismatique que Telly Savalas. Nous avons un Blofeld intellectuel, au-dessus des autres hommes, un vrai génie, mais aussi un homme qui n'agit pas autant que dans l'épisode précédent, et donc un Blofeld au-dessus des autres hommes. Et avec cette idée de chirurgie faciale qui est très bonne et justifie le changement d'acteur. On regrettera cependant qu'il agisse entant que Blofeld non plus et que l'organisme SPECTRE soit tombé dans l'oubli. Je regrette vraiment ce petit élément qui est cependant important, le SPECTRE proprement parlé n'aura vraiment existé que dans « Bons baisers de Russie » et « Opération tonnerre ».
Au niveau de la James Bond Girl, on peut être hésitant pour Tiffany Case, si Jill St John est de toute beauté et donnera ses lettres de noblesses à la première rouquine avec qui Bond va s'allier (au point d'en inspirer peut être Mylène Farmer) on peut regretter le changement brutal de son niveau intellectuel. Si au début elle est une criminelle participant à un commerce de diamant, par la suite, sur la plate-forme de pétrole elle semble sans défense, peureuse, et particulièrement stupide. Dommage, car nous avions là une James Bond Girl prometteuse qui a pourtant été parfait dans plus de la moitié du film. Sa première apparition aura fait baver plus d'un fan. De la période Connery, il s'agit avec « Aki » de ma James Bond Girl préférée.
Au niveaux des personnages secondaires, ils sont tous bien travaillés, vraiment splendides. Que ça soit Whyte, le prisonnier de Blofeld qui montre en peu de scène à la fois de la reconnaissance pour Bond mais aussi un certain orgueil, ou Bamby et Perle Noire, ses deux tortionnaires, nous avons le droit à du grand jeux d'acteur. Ces deux là offrant d'ailleurs un magnifique combat contre le plus macho des agents du Royaume-Uni.
Même Abondance Delaqueue, l'autre James Bond Girl sait hypnotiser le spectateur, de par son superbe corps bien entendu, mais son jeux d'acteur, clairement au-dessus des anciens girls que l'on voyait chez Bond. Tous les autres personnages sont aussi intéressants, que ça soit Saxby, Metz, Mme Whistler, Slumber, … Tous sont creusés dans leur façon d'être joué, qui permet une certaine complexité à l'histoire.
Et comment ne pas évoquer Messieurs Wint et Kidd ? Ces deux tueurs homosexuels tout droit sorti d'un film de Quentin Tarantino ! Très sérieusement, le réalisateur de Pulp Fiction a du être marqué par ces personnages tant ils sont intéressants, apportant un coté machiavélique, presque psychopathe (qui a dit « No Country for old men »?) et une petite touche d'humour en plus.
Humour qui manquerait presque, encore que Bond garde toujours un bon mot … Mais moins que dans les premiers Connery,, à mon grand damne James Bond est presque hésitant entre le film avec de l'humour et les ténèbres de la vengeances, dommage que ce point n'ait pas été plus exploité d'ailleurs.


Un des meilleurs James Bond à mon goût... Une jolie façon de terminer la période Connery.