Après le chef d’œuvre que fut Your Name, dire que le nouveau film de Makoto Shinkai était attendu de pied ferme est un bel euphémisme. Pourtant, autant le dire tout de suite, Les Enfants du Temps est à la hauteur de ces attentes exceptionnelles et c’est déjà un petit exploit... petit exploit qui ne se fait pas sans quelques concessions.


Si Les Enfants du Temps ne jouit pas du rythme de son illustre prédécesseur, on y retrouve tout les ingrédients caractéristiques de la recette Makoto Shinkai :


- L’animation : Dès les premières secondes du film c’est une vraie claque et cela va durer jusqu’au générique, avec une poignée de passages tout bonnement à couper le souffle. Makoto Shinkai aime dessiner des villes avec un réalisme photographique mais il aime aussi dépeindre des personnages affrontant des éléments déchaînés, sans surprise il s’épanouit donc pleinement dans Les Enfants du Temps et ça se voit.


- L'histoire : une romance adolescente. Très facile donc de tomber dans le déjà vu voir l’insipide, comme dans Your Name tout le jeu consiste ainsi à utiliser le cadre fantastique pour lui conférer la petite étincelle qui nous fera y croire. Un pari gagné dans Les Enfants du Temps : l’histoire racontée n’est pas aussi émouvante que celle de Taki et Mitsuha mais elle reste touchante.


-La musique : elle joue un rôle formidable dans la qualité d’un film d’animation et Makoto Shinkai le sais. Dans Les Enfants du Temps elle se fait toutefois plus discrète que dans Your Name à l’exception du climax où elle reprend toute son importance avec à la clef LA scène du film.


Finalement, sans avoir été mentionné explicitement, le seul vrai problème des Enfants du Temps apparaît déjà plus haut : impossible d’en parler sans le comparer à Your Name, un combat perdu d’avance. Et pour cause, il faut reconnaître que Makoto Shinkai ne sort pas vraiment de sa zone de confort dans les Enfants du Temps. Une critique à nuancer toutefois, tant les points communs partagés avec Your Name sont avant tout des qualités. Seul véritable regret : le choix final d’Hodaka (ramener Hina en dépit des conséquences) a le potentiel d’un véritable dilemme moral mais demeure sous-exploité pour ménager une fin un peu convenue.


Pour conclure, quelques mentions spéciales en vrac :


- Keisuke (l’homme qui recueille/engage/exploite Hodaka) : Dans ce genre d’histoire c’est aux personnages secondaires que revient la lourde tâche d’apporter de la profondeur au récit, le conflit entre ses préoccupations d’adultes (obtenir la garde de sa fille) et celle de nos jeunes héros y parvient parfaitement.


- Les caméos : le péché Mignon du réalisateur. Les apparitions des héros de Your Name fait légèrement sortir du film mais quel plaisir !


- L’humour : sans forcer Les Enfants du Temps se permet quelques percées humoristiques qui marchent à merveille (les conquêtes du petit frère de Hina et “pluie” le petit chat qui a bien grandi)


- LA scène du film : pas de larme à l’œil comme dans Your Name mais difficile de se retenir de sourire stupidement lors de la chute libre d’Hodaka et Hina

PaulRedecker
9
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le 26 janv. 2020

Critique lue 286 fois

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