Après un bon, voir un très bon début, les enquêtes du département V affirment leur statut de saga réussie avec ce troisième volet.
Cette fois ci pourtant, une légère différence vient apporter un autre rythme aux enquêtes de nos deux détectives parias : Une lettre à la mer écrite 8ans auparavant vient d’ouvrir un dossier non résolu au moment où le criminel se décide à frapper de nouveau.


Deux changements notables arrivent avec cette petite différence.


D’une part, nous n’avons plus de flash back relatifs à la victime au moment de sa disparition. Ceux ci font place à des flash back d’une nature différentes et nous renvoient tous au drame ayant conduit le tueur à devenir ce qu’il est. Plus de compassion avec les victimes, mais une explication, une pièce du puzzle mental du criminel.
D’autre part, le rythme et la pression s’intensifient et les deux détectives doivent réagir en temps réel, alors que les évènements se déroulent sous leur nez. Plus besoin de chercher ce qui est du domaine du mensonge ou de l’oublié, plus besoin de faire remonter de vieux souvenirs à des témoins d’un éventuel drame. Ici, Assad et Carl doivent faire avec les vivants et dans le présent.
Les chances pour retrouver les enfants vivants, de pouvoir sauver des innocents sont donc décuplées par rapport à leurs enquêtes habituelles et cela apporte une nouvelle approche au duo.


L’enquête en elle même est encore une fois bien ficelée et si l’on excepte la coïncidence entre la découverte de la lettre et la récidive du tueur, elle en est presque parfaite. D’autant que notre tueur à des motivations bien plus profondes qu’il n’y paraît et n’est pas un simple serial killer. En kidnappant ces enfants, il va plus loin et le personnage n’en est que plus intéressant.


C’est aussi l’occasion pour nos deux héros de s’ouvrir un peu plus l’un à l’autre et de dire tout haut ce dont on se doutait déjà. Carl, dépressif jusqu’aux tréfonds de sa bouteille, peine ainsi à comprendre comment un homme intelligent peut croire en une puissance supérieur. Lui qui ne croit en rien s’avère être en fin de compte un croyant qui s’ignore, même si c’est d’un type de croyance un peu différent de celle de son partenaire. Cette enquête sera donc pour lui l’occasion de juger ce crétin de croyant qui lui sert de coéquipier sous un nouveau jour et de voir le monde et les gens qui le peuple sous un nouvel angle.
Le final nous donne même l’espoir de le voir bouger ses fesses et se départir de son cynisme habituel, quoi qu’il y ait du boulot à faire.


Comme dans les volets précédents, le duo fonctionne plutôt bien. La dépression de Carl devient certes un peu pesante et donne l’impression qu’Assad doit vivre et travailler pour deux, mais à mesure qu’il reprend du poil de la bête, les choses s’améliore. Espérons qu’un quatrième volet vienne apporter de nouvelles évolutions dans le personnage, qui commence à en avoir besoin.
Assad quant à lui, est toujours très bien interprété par Fares Fares qui, je dois l’admettre, me touche de plus en plus. Sa patience et son respect infinis pour les gens me dépasseraient presque.


Délivrance est donc un bon petit thriller, dans la lignée des deux précédents. Il a ses faiblesses et comme je l’ai dis plus haut, la dépression de Carl commence à être un peu pesante, mais le rythme du film est bon et l’affaire intéressante. De quoi prouver que le cinéma scandinave est plein de bonne surprise et que la série n’a pas à rougir à la comparaison qui lui est faite avec Millenium.

Gaby Aisthé

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