Ce film a réussi deux exploits. Premièrement, et pas des moindres, il m'a fait verser ma petite larme, un exploit tout sauf anecdotique en ce qui me concerne, et deuxièmement, ce film m'a réconcilié avec Timothée Chalamet (que j'ai toujours trouver talentueux mais que je trouvais aussi particulièrement tête à claque).
Rien que pour ça, je crois bien que j'aime ce film, peut-être même plus.
N'étant pas familier avec cette histoire dont je n'ai ni lu le roman, ni vu les précédentes adaptations, c'est en parfait néophyte que j'ai commencé mon visionnage. La seul chose dont j'étais à peu près familier fut la réalisatrice Greta Gerwig, dont j'avais déjà vu le sympathique mais très quelconque Lady Bird.
Finalement, ce film est une parfaite continuation du travail déjà entreprit par Gerwig dans son premier long-métrage. Il y était déjà question d'émancipation et de passage à l'âge adulte, ce que l'on retrouve dans Little Women bien qu'à mon sens, ce film pousse plus loin ces deux thèmes, en offrant différentes variations (aidé par les nombreux personnages traversant ces étapes de la vie, les sœurs March en tête) donnant ainsi différentes visions plus qu'intéressantes, dans lesquelles se mêlent les premiers amours et les rêve de jeunesse se confrontant à la dureté de la vie. On aurait pu craindre un discours balourd sur l'émancipation et la quête de liberté mais cela est évité par la thèse que sacrifier son bonheur au pris de sa liberté (dans le sens d'être pleinement indépendant, donc seul) n'est pas nécessairement la bonne voie.
Aussi intéressantes soient ces thématiques, c'est surtout émotionnellement que ce film m'a emporté, encore que l'émotions participe à l’exploitation de ces thématiques. Porté par un quatuor d'actrices aussi magnifiques que talentueuses, brillantes par leur alchimie (aurais-je un crush sur Florence Pugh... aaaaah c'est pas impossible). J'ai ris avec elles, j'ai pleuré avec elles. L'émotion m'a emporté, grandement aidé par le montage alterné entre présent et passé, superbement utilisé pour amplifier l'émotion de certaines scènes
la mort de Beth notamment, survenant après une séquence du passé pleine de bonheur et de joie, à laquelle succède cette séquence grise du présent, ou Beth n'a pas survécu. Bouleversant.
Malgré ce montage, Greta Gerwig reste tout de même très académique dans sa réalisation, avec tout de même un effort notable de composition, transformant certains plans en véritables tableaux, sublimé par la photographie oscillant entre couleurs joyeuses et ternes, au grès des émotions du passé et du présent.
Je crois en être le premier surpris mais j'ai vraiment adoré Little Women. J'ai été transporté par l'histoire des ces quatre sœurs, m'ayant autant bouleversée qu'emplit de joie.