Expédiez vos clichés sur les super-héros, et préparez-vous à voir le monde sauvé par les pires crapules du cosmos!
En attendant les grosses machines à dollars de la bande Avengers, le studio Marvel se risque au lancement d'une nouvelle licence; à contrepied des standards hollywoodiens.
Repris de justice, assassins, chasseurs de prime et brutes impulsives forment cette équipe d'anti-héros 50% téméraires et 200% tarés. Cinq personnages déjantés, dont l'effronterie n'a d'égal que la cupidité astronomique:
• Star Lord, la petite frappe galactique qui arnaque tout ce qu'il croise.
• Rocket, le raton laveur de-la-mort, au cynisme impayable. Doué pour les plans foireux et pour tenir un gros flingue.
• Groot, un gentil arbre qui parle. Peu.
• Gamora, la guerrière d'élite, et la plus consciente de la bande de crétins qui l'entoure.
• Drax, le catcheur Bautista, tout droit sortis de No Pain No Gain (grosse brute pas très futée).
Les Gardiens de la Galaxie, ou l'antithèse des Avengers.
C'est dans un univers complet de Space Opera, au design très soigné, que va évoluer cette alliance vénale; pour combattre de fil en aiguille un méchant gothique qui veut tout faire péter.
D'une part, il est original de voir un cadre "science-fiction spatiale" dans un film de comics (l'Asgard de Thor nous en avait offert un aperçu, mais atténué par les défauts du film).
D'autre part c'est surtout fun. Prodigieusement fun.
Remplis d'actions et de dialogues absurdes, dans cette odyssée rocambolesque où aucun acteur ne semble se prendre au sérieux. L'humour décalé est savamment mis en scène, le festival de cascades improbables aussi. Si le spectacle est déjà suffisamment excentrique, la bande-son pop des années 70 vient peaufiner le tableau (pour le moins loufoque) de nos aventuriers de circonstance.
L'enchainement de péripéties est fluide, agréable, dynamique. C'est exubérant, drôle, diablement rythmé, ça part dans tous les sens et on passe un très bon moment.
Bref, ça respire la bonne humeur.
Côté antagonistes, des personnages corrects tel que Nebula ou l'emblématique Thanos raviront les fans. Ce qui n'est en revanche pas le cas pour Ronan, ultra-caricatural, comme bon nombre de méchants des Marvel Studios. Là-dessus pas de nouveautés, puisqu'exception faite des X-Men et de Loki (quoique perfectible), la production ne sait toujours pas concevoir des vilains charismatiques.
De même, on jurerait que la scène finale de l'Astre Noir ressemble (bizarrement...) aux vaisseaux des méchants de Thor 2 (qui étaient, au passage, tout aussi plats). Voilà pour les menus défauts.
James Gunn a le mérite d'avoir bâti un temple du second degré là où tant d'intrigues trop sérieuses nous barbent. Juste cocktail d'humour, de SF, d'action et d'aventure (dans cet ordre précis), nul doute que le succès sera au rendez-vous. Enfin, la traditionnelle "secret ending" des Marvel est à l'image de son film: absurde et loufoque.
Bonus: la 3D est sympathique, ni inutile ni envahissante.
Conclusion:
Avec le report (complètement scandaleux) de Jupiter's Ascending, les Gardiens de la Galaxie sont en très bonne passe de devenir le meilleur blockbuster de ce cru estival 2014. En tout cas, son grand succès sur le territoire américain (94 millions de dollars en un week-end, record historique d'un mois d'août) n'était pas démérité.
Un des meilleurs, sinon le plus efficace, long-métrage Marvel réalisé à ce jour. Sacré réussite.
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