Un vrai film à pop corn, enfin !
Depuis le temps qu'on en entendait parler... Après les premières images des cheveux flamboyants de Gamora et de l'humour sarcastique du raton-laveur parlant, les Gardiens donnaient l'espoir d'être un bon cru Marvel.
Pas de déception à l'arrivée !
Divertissant, drôle et malin, le film nous implique dans l’histoire. Les décors sont beaux sans pour autant voler l’attention à l’action. L’univers des Gardiens ne présente pas d’incohérence décelable au premier visionnage, les civilisations semblent construites et bien pensées, l’esthétique est travaillée et agréable à découvrir.
Les scènes se succèdent sans raccord étrange, dans un flot continu d’action, d’émotion, d’humour, de quête universelle et d’enjeu personnel.
Surtout, la musique donne le ton : les Gardiens ne se prennent pas au sérieux et ça fait du bien !
Si le film s'ouvre sur une scène dramatique qui surprend d'entrée de jeu les spectateurs nourris aux bandes-annonces comiques, l'humour reprend sa place immédiatement après. Chris Pratt joue un Star-Lord en mal de reconnaissance poignant et hilarant, entre gags et volonté de faire ce qui est juste. Entraîné dans une affaire qui le dépasse, il a enfin l'occasion d'aligner son palmarès sur la renommée qu'il désire.
Ses acolytes sont tout autant ambivalents. Rocket et Groot forment un duo à la Han Solo et Chewbacca, parfois trop proche de l’original à mon goût. Certes, leur dynamique est intéressante et plaisante à voir à l’écran, Groot donnant ce comic-relief aux scènes trop sérieuses et dramatiques et étant, au final, le personnage montrant le plus de compassion et d’investissement dans les missions. Rocket, tout comme le contrebandier de Star Wars, révèle ses démons et son cœur tendre à mesure que l’équipe des Gardiens se soude.
Gamora, personnage prometteur, tend à décevoir quand elle dévoile d’entrée de jeu qu’elle a en réalité l’intention de trahir ses maîtres depuis le début. Un peu trop facile, tout ça… Bien que Zoe Saldana l’interprète de manière convaincante, on peine parfois à cerner ce personnage manquant de profondeur à plusieurs occasions. La trame de l’orpheline manipulée par l’ennemi et qui se retourne contre lui est un peu épuisée. Néanmoins, sa hargne et ses qualités indiscutables en combat en font un personnage attachant.
Drax le Destructeur s’inscrit dans cette lignée de personnages connus et reconnus, porteurs d’un passé tourmenté et d’une volonté de vengeance. Malgré cela, on peut ici souligner que l’humour dont ce personnage est capable change la donne : ce malabar tatoué, poète malgré lui, est aussi capable d’une stupidité sans nom, s’alignant alors sur l’onde comique de Groot. Les gags sont simples mais fonctionnent bien.
Enfin, on regrettera que les « méchants » soient autant stéréotypés. La sœur de Gamora est souvent énervante de grandiloquence, avec son caractère de petit chef sans grande personnalité. Soumise à ses maîtres puis soi-disant révoltée, on ne sait si les modifications apportées par son père Thanos ne lui ont pas simplement enlevé toute personnalité…
En somme, un bon cru Marvel ! L’humour décalé et les nombreuses références à la pop-culture (dois-je le préciser ?) terrienne mettent ce film à part. Sans perdre son temps sur une mythologie complexe ou sur l'explication de l'univers et de son organisation, c'est ici l'action qui prime. Si parfois le nombre important de personnages empêche à certain de développer une profondeur, le mix prend très bien sur le public qui rit et s’indigne depuis son fauteuil.