Une épopée urbaine et nocturne qui arrache le bitume dont les cadres punchy et la BO aguicheuse filent le smile et ce dès le début de la projection. Mis à part le côté un peu marqué du jeu de certains acteurs, il n'y a franchement rien à jeter dans cette bobine jouissive et généreuse. Des looks ravageurs à chaque coins de rue qui fleurent bon les 80's, une storyline simple mais propice à presque tout et on embarque pour 1h30 d'errance glauque et poisseuse, qu'on peine à quitter lorsque le soleil rompt l'obscurité, celle qui fut le métronome d'une chasse à l'homme trépidante. Walter Hill est homme à aller au bout de ses idées et une fois de plus prouve ici qu'il en a à revendre. The Warriors fourmille de trouvailles ingénieuses pour donner à ses ambiances une belle intensité visuelle. Entre les looks improbables mais terribles de chaque gang, les belles utilisations des ambiances urbaines qui font chaque séquence ou encore le côté très bande dessinée qui est donné à l'ensemble, il y a de quoi se régaler.

Hill s'amuse, et entre deux interventions de sa DJ aux lèvres pulpeuses fait parler les armes blanches lors de duels qui ont pris un peu d'âge, mais ont aussi gagné en ambiance. Les armes blanches remplacent les flingues et finalement, permettent aux combats de devenir un peu plus palpables, plus réalistes. Bien entendu, le film ne l'est pas vraiment, mais il est suffisamment poussé à l'extrême dans son exagération pour que ce côté plus crédible des bastons soit le bienvenu. En tout cas, pour ma part, j'ai beaucoup apprécié cette simplicité avec laquelle Hill met en scène chaque affrontement. Car finalement, ce n'est pas tant ces expressions de virilité qui sont importantes dans The Warriors, mais bel et bien cette réflexion sur l'origine des gangs et leur finalité. A ce titre, l'une des plus jolies séquences du film, cette rencontre avec deux couples tout droit sortis d'un bal de fin d'année, sonne assez juste par son côté subtile mais virulent dans ce qu'elle dénonce. L'inversion des points de vue dans ce passage est terriblement parlant, la femme forte habituée à la violence ne peut que fermer ses yeux pour sentir un peu moins ce regard qui la juge. Bien évidemment, soyons franc, le but premier de The Warriors n'est certainement pas cette revendication de la tolérance, quoique, mais elle est tout de même présente et donne à l'ensemble, à mon sens, encore plus de panache.

A tous les fans des ambiances eighties bien marquées, des BO on ne peut plus rugueuses, des sales trognes burinées et des ambiances très visuelles qui jouent avec l'obscurité, ruez-vous sur The Warriors, vous ne le regretterez pas.
oso
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le 13 févr. 2014

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