Le résumé Allociné de ce film était tout ce qu'il y a de plus alléchant : sans vous le retranscrire dans son intégralité, il parlait des étrangetés des personnages principaux, qui évoluaient dans une "comédie insolite". Insolite, je veux bien. Comédie, hum... ce point-là sera sûrement à revoir.

Mes propos sont sûrement celles d'une profane longtemps abreuvées aux comédies anglo-saxonnes (ça marche aussi avec les françaises mais en moins bien), mais quand on me parle de comédie, ce n'est pas tant l'idée de faire déclencher le rire chez le spectateur que la notion de rythme qui me vient à l'esprit. Et ce film en manque cruellement. Il ne se passe vraiment rien, si ce n'est les situations initiales se répétant sans toutefois déboucher sur quelque chose de concluant. Van Wermerdam passe d'un personnage à l'autre sans au final apporter grand chose de nouveau à ses personnages, préférant nous repasser sans cesse l'image du facteur qui ouvre le courrier des habitants du lotissement et les tentatives de viol du boucher.

Il faut attendre une heure pour qu'il se passe concrètement quelque chose, mais ces retournements de situation ne donnent pas vraiment l'impression d'avoir un énorme impact sur le film. Attention, ça va spoiler : le petit Thomas libère un noir exposé qui sera témoin du "meurtre" de l'amie du garçon par le garde-chasse, qu'il va , dans un élan de vengeance, rendre aveugle (ce qui apportera son petit gag du "je ne vois rien, je vais me prendre le poteau lol", un grand classique). Thomas trouvera le cadavre de sa chérie sous le lac gelé, va pleurer trente secondes, puis arrive le facteur exilé tantôt et tout est oublié. Fin expédiée. Générique. De l'humour ? Certains apprécieront, sans doute.

Après, il y a quelques bonnes idées de mise en scène : le moment où la statue de Saint François, qui a pris vie, quitte le chevet d'une Martha affamée et tente d'escalader le meuble prête non seulement à sourire mais est plutôt bien fait visuellement, jouant sur les dimensions de la statue et du mobilier, avec toutes les difficultés que cela impose. Si l'animation des objets, due aux hallucinations de Martha, se retrouvent un peu avant et après dans le film, ces idées restent très marginales, laissant plutôt place à l'adoration des habitants pour la martyre qu'est devenue la femme du boucher.

Soit le résumé Allociné m'a trop conditionnée, soit je suis passée à côté de l'humour (absurde ? hum...) du film. Quoiqu'il en soit, l'ennui s'est fait sentir, à croire que moi aussi, je vivais dans ce lotissement isolé dans lequel j'étais condamné, pour tenter de me divertir, d'observer ces "drôles" de voisins.
Nolwenn-Allison
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Troisième Festival du film de SensCritique

Créée

le 26 juil. 2014

Critique lue 608 fois

2 j'aime

Nolwenn-Allison

Écrit par

Critique lue 608 fois

2

D'autres avis sur Les Habitants

Les Habitants
ltschaffer
7

Il fait bon vivre en Hollande.

La sortie du très bon Borgman est l’occasion pour nous de nous pencher davantage sur la carrière du réalisateur néerlandais Alex Van Warmerdam. C’est d’autant plus intéressant de se pencher sur Les...

le 5 janv. 2014

7 j'aime

1

Les Habitants
Tybalt
9

Critique de Les Habitants par Tybalt

Excellentissime, entre Tati et Delicatessen, une bonne comédie absurde et plus que satirique sur la "bonne société" hollandaise des sixties d'un lotissement à moitié construit au milieu d'un...

le 14 oct. 2010

7 j'aime

Les Habitants
Pom_Pom_Galli
10

Critique de Les Habitants par Pom_Pom_Galli

Un petit bijou de nos camarades hollandais qui aurait vraiment le mérite d'être plus connu. On y suit avec plaisir les aventures farfelues des propriétaires d'un petit lotissement, perdu au milieu du...

le 28 nov. 2013

3 j'aime

Du même critique

House of Cards
Nolwenn-Allison
9

I have no patience for useless things...

...Et cette série est bien loin d'être une perte de temps, étant donné ce que les 13 épisodes de la 1ère saison nous offrent ! Que ce soit la mise en scène, les relations entre les personnages ou la...

le 4 juin 2013

77 j'aime

18

Rectify
Nolwenn-Allison
9

Comment faire une série sublime en 6 épisodes

Rectify, c'est l'histoire d'un type, Daniel Holden, accusé et condamné pour le viol et le meurtre de sa petite amie. Emprisonné à 18 ans, il n'est relâché que 19 ans plus tard. Et ce laps de temps...

le 14 août 2013

65 j'aime

4

Vice-versa
Nolwenn-Allison
10

Bonjour Tristesse

Tout comme Riley et les autres personnages de Vice Versa, j'ai des émotions qui règnent en maître dans ma tête. Et Pixar, en veule studio qu'il est, les flatte sans cesse, ce depuis mon tout jeune...

le 29 juin 2015

48 j'aime

7