CRITIQUE+IMAGES J’attendais énormément de ce film, Les heures sombres, la bande annonce me donnait des frissons. J’espérais être comblé, et tous mes souhaits avec ce film ont été satisfait. Les heures sombres est un grand film de ce début d’année. Déjà un coup de coeur, tout le long du film j’étais béat et je me disais que j’aurai adoré le réaliser, avoir accouché de ce travail. Comme dans Le Discours d’un roi on s’intéresse à un homme en particulier en période de guerre. La guerre comme dans celui ci ne sera que secondaire et peu montré. Ce qui est important se sont les meneurs, les décisions prises, ce qui se passent en arrière plan du combat.
Ce qui m’a frappé en premier lieu c’est vraiment son sens de la mise en scène. Joe Wright l’a déjà prouvé par le passé qu’il était un grand réalisateur avec des films comme Reviens moi, Anna Karenine, Hanna.. Pan, ou la caméra se ballade constamment pour nous éblouir et que l’on redevienne ses enfants enfouis en nous. Le soliste ou encore Orgueils et préjugés ou l’on finit par devenir le personnage.. La musique à aussi une place primordiale et rythme le film. L’utilisation de la machine à écrire dans Reviens-moi ou le sifflottement dans Hanna. Avec Les heures sombres, le ton se fait grave dès les premiers instants avec une caméra vue du ciel montrant un parlement en panique. On veut nous montrer que l’événement est mondial, dramatique, comme la vue de Dieu. Ce qui se passe en bas est capital et pourrait changer le monde. En bas, ça crie, ça se bouscule, ça s’affole. L’heure est grave, petit à petit la caméra va revenir à vue d’homme pour finir sur cette séquence avec un dernier plan magnifiant son personnage. Joe Wright a du génie. Cette entrée en matière m’a énormément plu.
Comme dans reviens moi le tapotement sur les machines à écrire de cette époque donnera du rythme au film et sera au son comme le « tic tac » d’une horloge. Jouera sur l’effet du temps qui passe. Le film se veut souvent prit dans des lieux sombres pour aller de sens avec le titre de son film. Churchill est un personnage grandiloquent qui trouve avec ce film ses lettres de noblesses. Un homme que sa voix portait, son phrasé. Un homme que l’on suivra sur trois de ses discours. Discours qui rentreront dans l’histoire. On oublie pas les défauts de l’homme: ses penchants pour l’alcool et les cigares et jusque là un bilan catastrophique. Tout au long du film malgré le peu d’opinion qu’ont les gens de lui, on ne cessera de s’attacher à lui. J’ai beaucoup ri, j’ai été attendri et j’ai ressenti la force de l’homme. Un homme qui se bat tout au long pour ses convictions et la liberté de son peuple. Un homme qui n’a pas peur de sacrifier une partie de ses hommes si on peut en sauver cent fois plus. Un homme qui se salit les mains et fait front seul face à la menace nazie. Evidemment comme je disais précédemment la mise en scène aide beaucoup. Le caméléon, l’acteur Gary Oldman l’incarne et lui donne toute sa puissance. L’acteur qui sait être méconnaissable dans chacun de ses rôles après avoir été Dracula pour Ford Coppola, L’ennemi dans Léon, Georges Smimey dans La taupe ou encore Sirius Black pour la saga Harry Potter… Gary Oldman avait par jour plus de 4h00 de maquillage mais le travail accomplit est parfait tant la ressemblance avec l’homme est saisissante.
Il y a quelques mois sortaient Dunkerque de Christopher Nolan parlant de l’opération Dynamo en Normandie par Churchill maintenant on voit tout ce qui a précédé ses événements et les combats auquel cet homme a du faire face. Le poids de ses responsabilités. Il y a certaines scènes que j’ai trouvé magnifique dont une similaire avec celle du film Le discours d’un roi. La scène ou il parle au micro avec cette lumière rouge. Dans Le discours d’un roi la lumière est un tout petit point là pour déstabiliser notre homme qui s’adresse à la nation. Ici cette lumière rouge est bien plus menaçante, elle n’est plus un point rouge qui perturbe l’homme, elle occupe toute la pièce. Ce n’est donc pas la même intention qui est montré dans le Discours d’un roi il s’agissait d’un point qui pouvait perturbé l’élocution du roi. Ici le point rouge c’est le poids de la mencace dont fait face Churchill, la menace nazie est partout est donc l’image, le plan est intensifié dans ce sens.
Les autres acteurs sont également incroyable. Le casting sans faute permet encore un peu plus au film de s’envoler. Ben Mendelsohn (Bloodline, Rogue one a Star wars story), Lily James (Baby Driver, Downton Abbey) J’aimais beaucoup la musique qui allait en rythme parfait avec le film dont une scène ou Churchill d’un pas décidé et la musique l’accompagne avec force. Absolument sublime.
Je n’ai aucun doute que cette performance apportera à l’acteur un oscar dont il mériterait depuis bien des années. En attendant ne loupez pas ce film qui revient sur un passage fondamental de l’histoire et qui j’espère vous laissera autant que moi sans voix. J’avais pleuré devant Le discours d’un roi, j’ai été autant happé par celui ci je n’ai pas pleuré, le film ne s’y prête pas. Mais j’ai tremblé à chacune de ses paroles et j’ai pris un plaisir à suivre l’homme. Un très très grand film et immense coup de coeur de ce début d’année. Ne pas le voir au cinéma serait regrettable pour vous.