Loin de tout parti pris, les réalisatrices entendent avant tout rendre hommage à ces combattants contre l’obscurantisme, tout en préservant le spectateur d’une violence trop brutale grâce à la poésie des dialogues, à la légèreté suggérée des tons pastels et la douceur des visages tout juste esquissés
Au milieu de cette barbarie, quelques images d’une main posée sur une jambe ou d’un baiser
langoureux, réservent quelques instants de sensualité inattendue. Mais c’est à coup sûr à travers le casting minutieusement choisi et dont l’originalité va jusqu’à reconstituer l’ébauche des traits réels des comédiens (Swann Arlaud, Rita Hanrot, Simon Abkarian, Hiam Abbas, Michel Jonasz...) qui prêtent leur voix, que se révèle toute la force dramatique de cette œuvre bouleversante.
En abordant avec délicatesse quelques sujets vibrants, parmi lesquels la force de résistance d’un amour pris au piège d’un conflit, ou le respect des droits de la femme, le tandem Breitman/Gobbé-Mévellec réussit un plaidoyer universellement touchant autour de l’espoir et de la liberté, à l’instar du plan final d’un groupe d’hirondelles volant vers d’autres horizons.
Claudine Levanneur