Les Indestructibles
7.1
Les Indestructibles

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2004)

À l'approche de la sortie du second film, j'avais bien envie de revoir le premier opus, un de mes Pixar préférés de l'époque voire l'un de mes films d'animation préférés tout court ! Je savais limite deviner les scènes et les répliques tant je l'ai vu et revu...


Premier point à signaler : bien qu'il accuse bientôt quinze ans d'âge, Les Indestructibles n'a pas du tout vieilli sur le plan technique. L'animation est d'une beauté et d'une fluidité, mention spéciale aux scènes d'action d'un dynamisme rarement atteint, on en prend vraiment plein les yeux !


Heureusement, le métrage réussit au-delà de l'aspect technique. Ce qui frappe quand on le visionne avec un regard d'adulte, c'est toute la réflexion autour du genre super-héroïque. Si on se remet dans le contexte de l'époque, des films tels que Spider-Man et les X-Men avaient déjà rencontré un grand succès mais la "frénésie" est arrivée quelques années plus tard. Ce film fait alors office de précurseur, voire de pont. Il embrasse toute une réflexion sur la place des super-héros dans la société (bien avant Civil War) et sur le pessimisme de notre époque où les citoyens rejettent l'héroïsme qui est parfois (voire souvent) considérée comme dangereux.


Cela, l'antagoniste l'illustre parfaitement. Syndrôme est le résultat d'une rancoeur, d'un "fanboy" qui désirait simplement être un héros, mais à qui on n'a pas tendu la main quand on l'exigeait. Alors son unique manière de se créer est de bâtir sa carrière sur la vengeance et la frustration, des sentiments négatifs créés comme son modèle était détruit à ses yeux. En parallèle naît sa machine, nourrie de la mort d'autres super-héros, qu'il utilise pour se faire passer pour un, mais il est dépassé par la menace qu'il vient de créer.


Mais Les Indestructibles, c'est avant tout l'histoire d'une famille. D'un père simple employé, nostalgique d'une gloire d'antan, prêt à tout, même à s'éloigner de sa famille, pour connaître de nouveau l'épanouissement. D'une mère femme au foyer, et pourtant déterminée, fendant ciel et terre pour sauver son mari à qui elle n'a pas perdu confiance. Flèche et Violette sont également intéressants quoique plus secondaires dans le film. Car, ensemble, ils forment une famille soudée comme l'a si bien montré cette épique scène de combat dans la jungle ou encore la bataille finale où chacun coopère et contribue à la victoire.


Outre la réflexion sur les héros en eux-mêmes, ironiquement rejetés par les citoyens et la justice, il y a aussi une réflexion sur la place des femmes parmi les super-héros. Je concède qu'un grand défaut des films de super-héros, hormis quelques exceptions comme X-Men, Wonder Woman et Black Panther, est la place secondaire qu'occupent les femmes. Cette "ironie" est ici illustrée par Elastigirl, à fond dans le "girl power" dans la scène d'introduction, qui finit femme au foyer après avoir pris sa retraite. Mais elle contourne bien les clichés en allant sauver son homme ! De manière générale, l'équilibre entre personnages masculins (Mr Indestructible, Frozone, Flèche, Syndrôme) et féminins (Elastigirl, Violette, Mirage, Edna) est plutôt bien gérée, chose rare à signaler !


De manière générale, Les Indestructibles constitue un hommage au genre super-héroïque, avec cette ambiance très "âge d'argent" typée années 50/60. Cette atmosphère sied au film, si bien qu'il en garde son identité et reste excellent après tout ce temps.


Pourvu que le deuxième soit à la hauteur !

Saidor
8
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Créée

le 15 juin 2018

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Saidor

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