Pixar et Brad Bird au sommet

Le second volet commence exactement là où le premier terminait il y a 14 ans: la famille Parr tente d'arrêter un super vilain et se retrouve à semer le chaos dans le centre ville. L'opinion publique se braque contre eux et les programmes d'aide aux super héros sont coupés.
Un duo de riches mécènes, un frère et une soeur, se propose d'organiser une campagne semi secrète pour les remettre sur le devant de la scène, mais décide d'impliquer uniquement Hélène (la mère) dans un premier temps, jugée plus subtile dans son approche de la résolution de problèmes. Bob est ainsi relégué au foyer, à s'occuper de ses trois enfants : aide au devoir, soutien émotionnel de son ainée, et gestion du bébé qui développe ses pouvoirs...

Les indestructibles premier du nom est l'un de mes films préférés, tous genres confondus. Allant au delà de la parodie ou de la satire, il utilise la merveilleuse boîte à outil créative de Pixar pour raconter une histoire de famille, de super-héros et d'espionnage hors du commun.

Vus les Pixar récents plutôt mous, j'avais une légère appréhension en entrant dans le cinéma, mais très vite j'ai pu me détendre : les Indestructibles 2 est excellent, tout à fait digne de son prédécesseur.

Parlons tout d'abord de la réalisation : la mise en scène est sublime, l'univers année 60 futuriste encore plus saisissant que dans le premier épisode, avec un luxe apporté à chaque objet, chaque véhicule ou chaque bâtiment. La maison qu'occupe la famille Parr, bijou architectural bourré de gadget à la Jacques Tati, n'a rien à envier au repère du Vilain du premier Indestructible. La voiture de Bob, rachetée par un milliardaire excentrique (sorte de Bezos ou Musk rapidement esquissé) ou l'incroyable Yatch à hydrofoil où se déroule la phase finale laissent deviner la somme colossale de travail accompli par l'équipe de production.
Chaque scène d'action est menée à un rythme fou, parfaitement ponctuée par la trame sonore et surtout, tout est parfaitement lisible. Jamais on n'est perdu dans les angles, dans les distances ou dans le placement des acteurs.
Parlons du design des personnages, qui réussit l'impossible en restant très stylisé, comme dans le premier, mais en gagnant en détails. Ces visages et ces corps anguleux ou souples restent finement expressifs et humain - un paradoxe. Tout cela constitue un régal pour les sens.

À cette magnificence technique et artistique s'intègrent des scènes d'un humour généreux, pur, et joyeux, qui affichent avec fierté leur filiation avec Tex Avery, où les pouvoirs des uns et des autres permettent de rejouer les grands numéros impossibles de Bugs Bunny, de Titi et Gros Minets, etc. Toutes les séquences où se retrouvent les membres de la famille restés au foyer, notamment lorsque le petit dernier est impliqués, m'ont fait éclater de rire dans le cinéma.

Et le film se permet même de traiter le thème de l'homme au foyer vs. sa femme qui prend le devant de la scène de manière intelligente et légère. Un miracle.