Les Indestructibles 2
7.2
Les Indestructibles 2

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2018)

Les Indestructibles, premier du nom, a été pour moi - avant le déclin de Pixar que je situe à partir de 2011 avec Cars 2 - le seul point faible de leur filmographie.
Si le film était un divertissement correct, c'était en revanche un mauvais Pixar.
S'il était sorti en tant que Dreamworks ou tout autre studio d'animation, cela n'aurait rien eu de surprenant en fait.


Il n'y a rien dans ce film qui fasse ressortir la patte Pixar que l'on retrouve dans tous les autres.
On n'y retrouve ni l'humour que peuvent avoir Toy Story, 1001 Pattes ou Monstres & Cie, ni la beauté ou la poésie présente dans Le Monde de Nemo, Wall-E, ou Là-Haut.
Mais alors qu'est-ce qui fait la différence ?


Les humains.


Pixar a ce don de rendre vivant des jouets, des voitures ou des robots, ou bien de donner une dimension tout à fait différente aux animaux, que ce soit des insectes, des poissons ou même des rats.
Et c'est là toute la magie du studio : de faire vivre devant nos yeux, parfois avec humour, parfois avec poésie, des objets auxquels on s'attache aussitôt, ou des animaux/créatures qui ont leurs problèmes bien à eux.


Le problème des Indestructibles, c'est qu'on sort totalement du cadre Pixar tel que je l'entends, et on arrive alors dans le divertissement classique, quand Pixar était toujours bien au-dessus et toujours dans l'originalité. Ici, on a un film de super-héros avec une ambiance propre à celui-ci, mais qui n'a finalement rien de révolutionnaire.
On notera d'ailleurs que s'il y a des humains dans Ratatouille, cela n'était pas gênant du fait qu'ils servaient le personnage principal qu'était Rémy le rat, et n'étaient donc pas les seuls protagonistes.
Pour preuve, même si j'ai mentionné Là-Haut comme un film poétique et un bon Pixar, on se souviendra surtout du début (qui vaut le film à lui seul en terme d'émotion), quand les aventures qui suivent entre les deux humains sont tout de suite moins mémorables.


Au final, seul Coco aura réussi à être maîtrisé du début à la fin, et ce avec uniquement des humains (et squelettes certes), en en faisant assurément le meilleur Pixar de ces dernières années, mais aussi un des meilleurs du studio tout court.
Et puis, à part dans ce dernier aussi, Pixar n'a jamais vraiment réussi à bien faire les humains, et que ce soit dans Les Indestructibles ou dans Wall-E, ils sont quand même souvent bien moches.


Pour revenir sur le sujet donc, et clore cette longue parenthèse/introduction, Les Indestructibles est en réalité un film pas forcément mauvais, même si pas incroyable (ce qui est tout de même regrettable vu le titre original), mais qui ne mérite pas la marque "Pixar".


De ce fait, c'est sans aucune attente particulière - mais pas réticent non plus - que j'ai été voir sa suite à sa sortie.


Et sans surprise, le film est à l'image du premier. Si nous suivons les aventures de la mère cette fois-ci, puisque nous sommes en 2018 (Le Père est d'ailleurs un véritable connard tant il veut l'aventure pour lui et ne peut même pas être heureux pour la personne qu'il aime), les amoureux du premier retrouveront vite leurs marques. Tellement vite qu'on se rendra compte que le film ne prend finalement pas beaucoup de risques, si ce n'est quasiment aucun.
A part l'interversion des rôles, Les Indestructibles II nous offre malheureusement une construction des plus classiques, et des retournements de situations prévisibles dès le début du film.
Tout dans l'enchaînement des scènes et de l'histoire est des plus logique, j'entends par là prévisible et sans surprise, et il n'y a alors rien de plus que ce à quoi on était en droit de s'attendre en allant voir cette suite.


Et c'est bien dommage, car si je n'ai pas passé un mauvais moment en le regardant, il vient confirmer mon avis sur le premier, et en plus de ne pas sortir du lot pour moi, il arrive à être encore moins surprenant et encore plus convenu.
Le film n'a pas pour vocation d'être drôle ou beau comme je peux le chercher dans les autres Pixar, ce qui n'en fait donc pas un défaut, mais à juste être un divertissement pur et dur sans rien derrière, il vient à manquer de quelque chose. Quelque chose qui donnerait à la franchise l'âme dont elle manque.
Au final, le film ne m'a pas plus convaincu en sortant de la salle que ce à quoi je m'attendais en y rentrant. Pas mauvais, mais pas nécessaire.


Les Indestructibles 2 reste donc un long métrage qui saura divertir les enfants et les nostalgiques du premier, mais qui à l'image de celui-ci reste trop classique, si ce n'est encore plus, pour en faire un film véritablement réussi.

Bourvoul
6
Écrit par

Créée

le 13 juil. 2018

Critique lue 156 fois

Adrien Cornuaud

Écrit par

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