Les Indestructibles 2
7.2
Les Indestructibles 2

Long-métrage d'animation de Brad Bird (2018)

L'un des principaux atouts de la série les Indestructibles reste l'élément familial, voir une famille toute entière se démener avec la vie de famille, la vie au travail ainsi que la vie en tant que sauveur du monde donne une certaine ambiance à l'histoire. Les Indestructibles 1 (faudrait quand même que je le revois, ça fait un bail), avait cette particularité de faire vivre la famille contre un ennemi en commun, chacun avait un objectif et partait l'accomplir.
Vous devinez ce que je vais dire ensuite mais le deuxième opus de la saga se viande allègrement, essayant de se focaliser sur un membre particulier de la famille, elastic girl tout en oubliant le reste de la famille.


La famille, tous unis contre un seul ennemi.
En premier lieu, je vois pas le délire de mettre elastic girl en avant, qu'est ce que ça change ? Pourquoi ? Était ce nécessaire ?
Croire qu'Elastic Girl va tout changer juste parce que c'est une femme, pitié ! C'est une famille bordel de * ! Si un membre monopolise tout, c'est la défaite assurée ! Le film ne devrait pas s'appeler "Les" indestructibles, mais plutôt, Elastic girl !
Ce qui me fait penser à cette scène au début où on parle des échecs de Monsieur Indes et les réussites de Madame Indes. Pourquoi mettre en compétition ces deux personnages alors qu'ils sont complémentaires, si l'un rate, l'autre rate, et ces derniers sont aussi complémentaires avec les enfants. La victoire dépend alors de l'esprit d'équipe, pas besoin de tout mettre sur le dos de Monsieur Indes !
C'est alors sur ce point là que le film se rate, nous montrer Madame Indes réussir tout sans aucun problème jusqu'à la scène finale nous donne juste l'impression qu'un membre suffit à faire tout le film !


La femme forte qui s'émancipe du scénario.
Alors pourquoi ont-ils fait cela ? Je pense que principalement c'est pour respecter trop fortement le politiquement correct, montrer une femme forte qui s'émancipe de son mari afin de lui montrer les responsabilités d'un père.
Morale luisante de ridicule puisqu'on a pas besoin de voir le père en tant que père pour savoir qu'il aime ses enfants, dans le premier film, il travaillait comme un damné pour subvenir aux besoins de sa famille.
Alors bien sûr le film ne nous le montre pas comme un gars qui évite ses responsabilités, ou qui s'en fout complètement de ses enfants, bien au contraire.
Pourtant, on nous le montre comme une personne assez macho (même si je veux bien croire que c'était de l'égocentrisme.), pas une bonne manière de nous le montrer d'un bon côté tandis que c'est l'inverse avec la mère qui récupère un aspect sous évalué.
Surtout que l'époque visé des Indes, c'est les années 60, une époque pas similaire à la nôtre sur certains points (émancipation de la femme par exemple), pourquoi ne pas avoir joué avec ça comme avec Oss 117 ? On entend bien une publicité à un moment "Même monsieur est capable de le faire" mais c'est tout.
Mais après je comprends pas ce parti pris, dans mes souvenirs, elastic girl ne donnait pas l'air d'être inutile ou mise à l'écart contre Syndrome.


Pixar et leur image :


Alors c'est vrai que j'ai l'air un peu débile de pinailler sur certaines images, et que tout le monde peut y voir une morale comme d'autres n'en verront pas. L'essentiel, c'est de s'amuser, pas vrai ?
Evidemment, il y a juste à voir les autres critiques pour savoir que Pixar est aujourd'hui considéré comme un faiseur de miracles, une sorte de monde magique qui fait don de ses créations intelligentes pour la haute sphère de la critique.
Donc l'essentiel n'est pas de s'amuser mais aussi de trouver la moindre scène qui pourrait appuyer un certain parti pris, une certaine position politique, ou bien une critique de la réalité, en tout cas, quelque chose qui puisse effacer la marque Disney estampillé sur chaque film.
Car oui, j'en ai vu des rigolos qui croyaient faire de l'analyse d'entreprises en herbe, en affirmant avec véhémence que les Pixar après Disney ne sont plus des Pixar, mais une aberration commerciale, avec zéro de jugeote !
Petit message, Pixar a toujours été commerciale, c'est une entreprise, penser que l'argent les a transformé eux et leurs films reste ridicule, surtout que si on regarde bien, Pixar recycle beaucoup leurs "œuvres". Milles et une Pattes, Toy Story, Monstre et compagnie etc..
On ne change pas une recette qui gagne !
Evidemment, c'est normal que le recyclage est là, il faut gagner de l'argent, ce qui n'empêche pas les films d'être bon.
Bien sûr, cela me dérange qu'on vienne à dire que Pixar sont des indépendants du système, tout en créant une fracture entre eux et Dreamworks, condamné à garder une image de producteurs de films d'animations de masses pour toute leur vie. (J'ai bien aimé Shrek 4)


Ne nous fâchons pas :
Parlons d'un point positif, l'animation est toujours soigné à merveille, deux scènes retiennent l'attention, la scène de fin, et celle du début. Elles ont la particularité d'être baignées dans une dynamique puissante, passant d'un point de vue à un autre, tout en y insérant des moments qui désamorcent le sérieux de la situation.
Pour ce qui est du reste du film, le rythme est bien géré, quelques scènes sont pourtant trop longues, celle avec la discussion entre elastic girl et la méchante (avant qu'elle le soit), ou bien le combat avec le raton-laveur (bonne scène mais trop longue).
Voilà, c'est fini, quoi ? Vous en voulez d'autres ? Désolé, c'est tout ce que j'ai en stock mais au moins ça a donné la plupart des étoiles.


La morale à deux balles qu'il ne faut pas prendre au sérieux.
Changement de films, changements de personnages, et là nous avons droit à l'hypnotiseur, personnage qu'on peut oublier tant la critique sur la société de consommation passe avant tout. Déjà, critiquer la société de consommation, je trouve ça tellement facile, encore plus si c'est Disney qui le fait. Wall- E c'était l'écologie, Là-haut c'était la rêverie, Toy Story 3 c'était la nostalgie, pour passer pour un film qui fait réfléchir, ou qui amène à la réflexion (quelle réflexion ?), Les Indestructibles amène donc la société de consommation ! Super ! Un putain de pétard mouillé qu'on aurait pu éviter.


Le méchant perd un peu de sa saveur, Syndrome était cool et avait un aspect assez humain, il déteste les super-héros, à cause du rejet de Monsieur Indes. Avec L'hypnotiseur, on a encore une redite... Mon père est mort tué par l'incompétence des super-héros !
En plus, la mort du père est ridicule :
"Chéri appelle la police !"
"Les super-héros vont venir, t'inquiète."
"Mais tu crois qu'ils vont se téléporter comme ça ? Et pouf ! En plus, ils sont peut être en danger ou même en train de se bagarrer contre des méchants, t'y as pensé à ça ?"
"Maintenant que tu le dis, effectivement ! Je vais chercher le flingue !"


Au final, le méchant est pitoyable, aucun envie d'éprouver de l'empathie même après toutes les scènes où ils ont voulu la mettre en avant ! Le problème, c'est qu'ils ont désamorcé la scène finale, où on voit Elastic Girl mettre en prison l'hypnotiseur l'air de rien, c'est vrai que les scènes qu'on a vu auparavant, n'ont pas fait d'elles des amies pour la vie, mais tout de même, elle a voulu sauver son frère et c'est comme ça qu'on la renvoie, même pas un regard ?
Chose que je regrette c'est que le frère n'agit pas vraiment, et finisse dans l'ombre de sa soeur, une fois de plus, le surlignage sur la soeur a été trop appuyé.
Et c'est pour ça que je trouve que le film a été mal géré au niveau du temps, tout se finit sur des conclusions trop hâtives, et la fin laisse de marbre. 2 h ce n'est pas à l'origine, normal pour un film d'animation, surtout que l'action va plus vite que dans un film classique !


Le super pouvoir de ne pas faire rire.
Déjà que Monsieur Indes m'a bien fait marrer puisque c'est le gars qui fait des conneries, et qui se plaint tout le temps, c'est ça son pouvoir, parce que j'ai tendance à l'oublier. Cela n'est pas étonnant, une scène qui m'a bien fait marrer, c'est la facilité scénaristique de l'écraseur qui bloque le passage vers les machines, Monsieur Indes, l'homme de Titane, pourtant n'arrive pas à déblayer un chemin avec ses muscles... Idem pour son combat contre la taupe (plus charismatique que l'hypnotiseur !), aucun coup de poing donné à l'ennemi !
J'ai l'impression qu'ils ont voulu accentuer à fond la femme forte, que le seul moyen ça a été de le ridiculiser, idem pour les scènes du père de famille, ahlala c'est marrant de voir un père nul pour gérer sa famille ! AHAHAH ! Je me marre ! Ils ont voulu désamorcer ce message avec une micro scène, où on voit le père réussir plusieurs problèmes à la fois, tellement surréaliste, qu'on a l'impression qu'elle est sortie d'un rêve de la tête du père. Elle ne sert pas à changer l'image qu'on a du père, tant pis ! Tant que ça fait rire !
Au moins, Licarion Rock va pouvoir cocher les cases du politiquement correct de sa liste gigantesque de conneries à ne pas faire dans un film, "Message féministe, check."


Non sérieusement, je n'ai pas rigolé une seule fois devant (peut être une, je l'avoue), la plupart des blagues sont gérées sur le burlesque et les blagues faciles du genre "Quand tu lis une histoire à un marmot, et c'est lui qui te réveille parce que tu t'endors".
Après il y a les autres personnages, comme la fille Vortex qui finit par être plus importante que Mr Indes (sniff), mais ne réussit pas à être drôle. Idem pour Edna, Baby Jack, etc... Le film me fait détester la majorité de la famille, c'est dire !
Ah si le personnage le plus marrant, c'est Tommy Lee Jones, voilà tout est dit !


Pour conclure
Ce film ne reprend pas très bien le flambeau de l'ancien opus, on ne s'ennuie pas, mais on se lasse du politiquement correct qui vient polluer le film avec la lenteur, les messages, et les personnages, quitte à dénaturer tout le propos premier du film, divertir. Imposer une morale importe plus que faire un bon film, on dirait...

Diegressif
4
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le 20 juil. 2018

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Diegressif

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