Après Roger Vadim en 1959 avec Jeanne Moreau et Gérard Philippe, avant le téléfilm de Mme Josée Dayan de 2000 avec Mme Josée Dayan et M. Rupert Everett, M. Stephen Frears s’attaque à un monument de la littérature française, censé incarner le libertinage, souvent assimilé, à tort ou à raison comme une valeur de ce pays. Il prend ici une forme sulfureuse avoisinant le vice, avec un rapport assumé de manipulation. Madame de Merteuil (Mme Glenn Close) se ligue avec Valmont (M. John Malcovitch) pour mener à bien leurs fantasmes charnels en sapant les beaux sentiments de leurs partenaires, ce dont est victime Mademoiselle de Volanges (Mme Michelle Pfeiffer).
Le caractère épistolaire ajoute un élément formel à la sophistication substantielle de l’intrigue. Le film restaure bien la simulation de galanterie et de courtoisie amoureuse dissimulant l’instinct de domination de prédateurs, là où la version originelle de Roger Vadim a conservé un aspect acidulé qui a un tantinet affadi l’intrigue. Les époques respectives ne sont certes pas les mêmes, les interprètes restant respectivement fort bons.