Nés il y a des millions d’années, "les Minions" se sont toujours cherché des maîtres malfaisants, dont la rareté grandissante les a poussés à se retrancher dans une grotte où ils dépriment. C’est alors que Kevin a l’idée de partir en quête de la superméchante Scarlet Overkill. Accompagné de Bob et de Stuart, il se lance dans un périple à travers les États-Unis et l’Angleterre de la fin des années 60. Le premier quart d’heure du film, qui présente "les Minions" (d’abord amibes puis créatures soumises aux lois de l’évolution) passant de maître en maître, est un véritable chef-d’oeuvre de slapstick et d’absurde. Surtout, il ne laisse planer aucun doute sur la capacité du rigolo Pierre Coffin (trait d’union avec les "Moi, moche et méchant" et papa des "Minions", auxquels il prête sa voix) à emmener ce spin-off vers des sommets de fun, d’inventivité et de références pop. La téléportation des personnages dans l’Amérique hippie puis dans le Swinging London, notamment, est la grande idée du film. Elle permet aux deux réalisateurs de laisser libre cours à leur imagination et de jouer avec l’inconscient collectif, comme lorsque l’un des Minions soulève une plaque d’égout écrasée par les pas pressés de quatre garçons dans le vent... Gags inépuisables à eux seuls, les borborygmes des personnages, sorte d’espéranto crétin mêlant franglais, italien et espagnol, synthétisent l’esprit radical de cette franchise bis qui délaisse l’émotion pour le cartoon pur.