Le premier virage amorcé par Disney sur la route Marvel n'est pas une franche réussite. Malgré une technique irréprochable, Les nouveaux héros souffre d'une certaine vacuité scénariste ainsi qu'un cruel manque d'enjeu.
Le démarrage est poussif, le manque de rythme est flagrant. On assiste à un enchainement de scènes plutôt sympathique à peine reliées entres elles par une intrigue sans envergure. Pourtant il y avait matière. Le deuil d'un frère, surtout chez Disney, ça attisait au moins la curiosité. Finalement, les scénaristes expédient les souffrances du jeune Hiro et se concentrent sur l'aspect Avengers. Genèse d'une équipe super zéroïque insipide. Tout y passe. Les petits génies ont chacun leur spécialité, en adéquation avec leur personnalité calibrée. On est sur une autoroute balisée où les surprises sont confinées bien au-delà derrière les barrières de sécurité.
Seul Baymax tire son épingle du jeu, cette grosse baudruche attendrissante arrive ,seule, à provoquer rires et émotions. Jouant à l'envie avec l'humour d'opposition entre son statut d'assistant médical et la mission confiée par Hiro, le robot porte le film sur ses larges épaules et lui évite le naufrage.
Avec son méchant transparent aux motivations sans relief, les big hero 6 n'ont pas grand chose à affronter. Ce manque d'ambition dans l'écriture transpire entre chaque transition narrative. Le film souffre d'un manque de cohérence entre ses transitions narratives. Les indices, déductions et autres avancés dans l'histoire sont expédiées pour se débarrasser au plus vite de cette histoire qui n'intéresse personne.
La scène de la poursuite en ville entre le méchant et les héros dans leur voiture résume parfaitement le film. Une ville vide d'habitants où jouent au chat et à la souris un vilain et 6 geeks en mal de sensation. Un bel enrobage graphique qui ne parvient à aucun moment à cacher la vacuité de l'édifice.