Aardman with balls

Quand on se trouve à verser dans un genre aussi balisé que le film de pirates, ces derniers temps il ne faut pas s'étonner à ce que les scènaristes manquent tellement d'imagination qu'ils basculent dans le surnaturel. Ca s'est vu surtout dans le Western, ou les derniers sortis au ciné font apparaitre Vaudou (Jonah Hex), trips hallucinogènes (Blueberry), aliens (Cowboys & Envahisseurs) ou même Homosexuels (j'ai vraiment besoin de le citer ?).
Et bon faut avouer aussi que Pirates des Caraibes fait intervenir peu de piraterie au final et beaucoup de squelettes, hommes-fruits de mer et sirènes-SpiderWomen-vampires (si vous me croyez pas pour ce dernier, regardez le quatre).
Peter Lord lui, aurait bien pu suivre ce chemin pour son "The Pirates !" d'autant plus qu'il s'agit la d'un film d'animation pour enfants.
Et pourtant, il délaisse très vite l'intrigue tape à l'oeil pour tourner l'histoire de son film... autour de Charles Darwin et d'un dodo.
Au diable, malédictions, extra-terrestres, super pouvoirs et autres effet spéctaculaires gratuits, The Pirates! lui préfère une forme d'humour rare au cinéma: le cartoon basé sur l'ordinaire.
Il n'y a qu'à voir la scène de poursuite entre les protagonistes et le singe volant le MacGuffin du film pour se rendre compte de l'inventivité de la bande d'Aardman.
Mais ou le film pêche, c'est finalement quant a son manque d'ambition sur l'utilisation de son sujet.
Avec Darwin en sidekick du héros et la Reine Victoria en "méchante", l'occasion aurait été belle de parler du créationnisme allant a l'encontre de ses idées, et qui subsistent encore aujourd'hui.
A la place, Peter Lord prefère se concentrer à faire un divertissement drolatique à fond les bananes, captivant de bout en bout.
Il rate l'excellence de peu, mais on en sort tout de même heureux.