Ce premier film de Tony SCOTT – décédé en 2012 – même s’il est ancré dans son temps par ses images proches du style publicitaire, aura eu la bonne idée de renouveler le mythe du vampire en développant jusqu’à l’extrême son côté glamour et sexy. En associant Catherine Deneuve – sublime et vénéneuse – à David Bowie – à la beauté étrange et au sommet de la gloire - Scott offre au cinéma l’un des couples les plus originaux de ces 30 dernières années. Bien sûr Susan Sarandon n’est pas en reste côté charisme.
Si le film déploie des idées de mise en scène et une esthétique magnifiée par le cinémascope, il pèche par son manque de profondeur et il trahit complètement le roman au moment du dénouement. La « mort » de Myriam est un peu trop facile (et n’existe pas dans le livre), elle qui a traversé les siècles en s’adaptant à tout pour survivre : fin donc fort décevante.
L’idée d’associer le mystère du vieillissement aux secrets du sang est originale mais pas assez poussée. En ce qui concerne le thème de la lutte entre le sang vampirique et le sang humain, beaucoup ont vu là une parabole du sida qui en 1983 commençait à faire des ravages. Je ne sais pas si Tony Scott avait une idée précise derrière la tête ou bien si « The Hunger » - la faim (titre original) était pour lui une manière de mettre le pied à l’étrier du septième art avec les codes du vidéo clip et de l’annonce publicitaire…
Aujourd’hui, « Les Prédateurs » reste une curiosité formelle au casting 4 étoiles mais au contenu trop léger au vu du potentiel (acteurs sous employés et une foule d’idées mal développées – enquête, mort trop rapide de John/Bowie, obsession de Sarah/Sarandon).
Malgré ses faiblesses, le film garde sa petite aura nostalgique et mystérieuse d'où ma note bienveillante.